AURORE VALADE

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« Entre les pontons et les
cabanes souvent d’une grande ingéniosité créative, je me suis arrêtée sur ces espaces, où, loin des emportements, le temps et le cours de l’eau semblent pris dans une enveloppante immobilité. »

  • Lieu d’exposition : Quai de la Régente
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

Aux bords du fleuve passant / Projet photographique au fil de la Meuse.

Pendant trois semaines de résidence d’artiste, Aurore Valade a suivi la Meuse, entre Flize et Mouzon pour en saisir les mouvements et les paysages vivants.
Considérée par les géologues comme le deuxième plus ancien fleuve du monde, la Meuse suit son cours depuis au moins 320 millions d’années. C’est l’histoire du vivant qui la traverse, c’est notre histoire aussi qui s’y creuse. Car ici se joue notre relation à ce sauvage qui déborde, emporte, inonde, redessinant les paysages que nous pensions contrôler.
Alors, pour contenir les fureurs du fleuve, l’homme aussi dessine et redessine son lit. ll dresse des barrages, endigue, canalise, crée de nouveaux usages, puis tente de compenser l’appauvrissement de la biodiversité par des restaurations écologiques.
Ici, les anciens voyaient encore du saumon. Là, les castors sont revenus. Puis, les ragondins, jadis introduits et appréciés en Europe pour leur fourrure, sont considérés comme les nouveaux nuisibles des berges qu’ils fragilisent en les creusant. Les temps changent, le cours de l’eau aussi.
Mais la Meuse est une mémoire et c’est cette mémoire que j’ai tenté de saisir tout en sachant qu’elle restera boueuse et opaque. Je suis partie à la recherche d’histoires que le fleuve charrie et recouvre. Il y a de l’invisible au fond de la Meuse, et, parfois des signes de présences irisent la surface de l’eau et nous confrontent à son opacité.
Le fleuve n’est jamais transparent mais parfois clairvoyant. Il révèle en sa surface une autre image du monde par ses reflets. Il est comme les images photographiques d’ailleurs : fragile miroir et jeu de dupe, il duplique le monde sans jamais vraiment y parvenir. Finalement, ce qui à la fois dévoile et enfouit les secrets du fleuve c’est la crue. Comme ces lingettes et masques qui apparaissent et s’entremêlent aux branches des arbres quand la Meuse décroit, et qui sont les témoins de notre époque agitée.
J’ai photographié les présences tangibles que charrient ce fleuve ensauvagé qui nous apprend à vivre avec le risque des remous du vivant. Mais l’eau du fleuve, doucement aussi, circule dans un temps d’apaisement. Pêcheurs et promeneurs viennent y chercher une retraite et habitent les berges et étangs à l’entour avec des constructions fragiles, légères et bricolées.

Aurore Valade est née en 1981 à Villeneuve Sur Lot, elle vit et travaille à Arles. Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux et de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, elle est membre artiste de la Casa de Velázquez, Académie de France à Madrid en 2015/2016. Son travail de portraits participatifs lui a valu de nombreux prix ( dont le Prix du Photo Folio Review des Rencontres d’Arles 2017, le Prix de la Fondation HSBC pour la photographie 2008… ). Elle expose régulièrement en France et à l’étranger. Elle a publié des ouvrages monographiques chez Actes Sud – Grand Miroir -, chez Diaphane – Plein Air et Moulinages – ainsi qu’un livre d’artiste chez Asimétricas – Révoltes Intimes. Aurore Valade est représentée en Italie par la galerie Gagliardi e Domke à Turin.

www.aurore-valade.com

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