TOMBER LES MURS,

en son sens figuré, c’est aussi estomper les clivages, les incompréhensions entre les communautés, les classes, les genres.

BERTRAND STOFLETH

BERTRAND STOFLETH

« Le Grand Est en pleine transition. »

  • Lieu d’exposition : Tapis point de Sedan
  • Date : Du 5 au 30 juin 2021

HYPER-LENDEMAINS

Les paysages du Grand Est sont traversés d’indices laissés au fil du temps par les hommes qui l’habitent ou le parcourent, les événements historiques et les activités économiques. Tels un livre à ciel ouvert, ils témoignent d’un passé riche et mouvementé, mais aussi de remises en question actuelles.
En ce début de 21ème siècle caractérisé par la prise de conscience écologique et les changements climatiques, les marqueurs anciens du territoire cohabitent avec des pratiques émergentes.
Ainsi, les industries emblématiques de la région glissent vers le statut de patrimoine, les espaces naturels sont valorisés pour le tourisme, l’agriculture et la foresterie s’adaptent aux nouveaux défis environnementaux.
Ces évolutions ont lieu de manière hétérogène et inégale, induisant dans le paysage des paradoxes tantôt frappants, tantôt plus insidieux.
Chaque photographie soigneusement élaborée offre un panorama en strates où l’on peut déceler des signes de progrès technique, d’utopies concrétisées, de frictions sociales, de préservation du vivant, qui cohabitent dans une dynamique de changement à plusieurs directions. Des vestiges historiques, souvenirs ineffaçables ayant contribué à modeler l’identité de la région, contemplent impassiblement ces transformations.
Au fil de ses rencontres avec des acteurs du changement, Bertrand Stofleth constitue une collection de situations uniques, saisissant dans des compositions picturales impeccables les singularités d’un Grand Est en pleine transition.

Bertrand Stofleth vit et travaille à Lyon. Après des études universitaires en histoire de l’art et arts du spectacle à Lyon, il sort diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2002.
Bertrand Stofleth s’intéresse aux modes d’habitation des territoires, aux usages et aux représentations du paysage. La photographie sert à faire émerger des failles de sens, des zones de frictions, des symptômes, des surfaces où peuvent se lire des conflits : conflits entre nature et culture, frottements entre différentes strates de temps, entre plusieurs conceptions du territoire ou du vivre-ensemble …

www.bertrandstofleth.com

ÉRIC TABUCHI

ÉRIC TABUCHI

« Au carrefour des notions de territoire, de mémoire et d’identité, l’artiste se régale de la diversité du Grand Est tout en révélant des valeurs, un passé et des espoirs communs. »

  • Lieu d’exposition : Tapis point de Sedan
  • Date : Du 5 au 30 juin 2021

ATLAS DES RÉGIONS NATURELLES

Le Grand Est et ses contours récemment définis, ainsi que les nombreuses réformes géopolitiques qui émaillent son histoire, ont trouvé une résonance particulière avec l’Atlas des Régions Naturelles (ARN) d’Éric Tabuchi.
Ce projet au long cours, co-réalisé avec Nelly Monnier, est un colossal travail d’inventaire du territoire français selon le découpage des « régions naturelles », ces « pays » définis par les reliefs, les cours d’eau ou les affinités culturelles plutôt que par les décrets administratifs.
Leurs noms résonnent comme des histoires anciennes et convoient des identités auxquelles leurs habitants restent attachés : Outre-Forêt, Saulnois, Kochersberg, Chaumontais… Pas moins de 45 régions naturelles constituent le Grand Est, qui seront à terme toutes représentées parmi les 25 000 photographies de l’ARN.
Éric Tabuchi procède le plus souvent par typologie architecturale, mettant en évidence les différences entre les régions, entre l’urbain et le rural, le neuf et l’ancien, mais surtout en soulignant les similitudes de formes, de couleurs et de styles.
Ainsi rassemblés par-delà les distances et les modes, ces différents bâtis évoquent avec force les besoins et les aspirations des habitants : résidences privées, lieux de rencontre, de travail, de culte sont représentés dans toutes les époques, avec d’occasionnelles audaces et incongruités architecturales.
Les paysages trouvent aussi leur place dans ce vaste corpus, toujours marqués par la main de l’homme.
Au carrefour des notions de territoire, de mémoire et d’identité, l’artiste se régale de la diversité du Grand Est tout en révélant des valeurs, un passé et des espoirs communs.

Né d’un père japonais et d’une mère danoise, Éric Tabuchi vit et travaille à Paris.
Après des études de sociologie où il découvre l’œuvre d’August Sanders, Éric Tabuchi commence son travail photographique. Celui-ci s’articule autour des notions de territoire, de mémoire et d’identité.
Les typologies architecturales constituent le principal de son œuvre. L’un de ses plus importants projets à ce jour est Atlas of Forms, avec des milliers d’images répertoriées dans un livre et sur un site internet éponymes. En 2017, il commence l’Atlas des Régions Naturelles, projet qu’il entend mener ces prochaines années.

www.erictabuchi.net

BEATRIX VON CONTA

BEATRIX VON CONTA

«  Beatrix von Conta explore les manifestations tangibles de la relation entre la société humaine et cet élément naturel [l’eau].  »

  • Lieu d’exposition : Tapis point de Sedan
  • Date : Du 5 au 30 juin 2021

DANS LE MIROIR DES SOURCES

Beatrix von Conta a parcouru la France et l’étranger lors de sa carrière de photographe, caractérisée par une approche singulière du paysage contemporain.
En explorant le Grand Est, elle a été saisie par l’omniprésence de l’eau. Plusieurs grands cours d’eau irriguent le territoire produisant au fil des siècles des usages et des aménagements variés.
Les sources des sept rivières et fleuve représentées dans son travail ne sont souvent que de modestes résurgences dans le sol. Depuis ces origines discrètes, les cours d’eau offrent tour à tour des possibilités de mobilité ou des frontières naturelles. Ils permettent l’agriculture, mais aussi l’activité thermale et les loisirs.
Leur présence a favorisé l’installation d’industries devenues emblématiques ou indispensables comme le cristal et le verre, le bois ou la production d’électricité. Les territoires autour des sources thermales et plans d’eau cristallisent ainsi des architectures spécifiques qui définissent une part de l’identité régionale.
Qu’elles soient anciennes – comme les stations thermales – ou relativement récentes – comme les lacs de retenue servant au refroidissement des centrales nucléaires ou à l’absorbtion des crues -, ces infrastructures façonnent le paysage et racontent son histoire.
Pour l’artiste, l’eau se transforme en miroir pour l’homme, à l’image de Narcisse tombant éperdument amoureux de son reflet dans l’eau d’une source, jusqu’à s’y perdre.
Elle a réalisé les prises de vues pendant des périodes particulières, marquées par la sécheresse de l’été 2019 et les confinements de 2020. Il en résulte une atmosphère silencieuse, comme suspendue dans l’attente d’un avenir incertain. On décèle dans les images les indices de mutations en cours, liées aux évolutions des usages et à la fragilité de cette richesse de l’eau dans le contexte du réchauffement climatique.

Artiste d’origine allemande, Beatrix von Conta vit près de Romans-sur-Isère dans la Drôme.
Elle est représentée par la galerie Le Réverbère, Lyon, depuis 1992.
Son travail photographique questionne depuis 25 ans sous des formes et approches différentes la fragilité du paysage contemporain dont elle relève ou révèle, sans nostalgie, les signes infimes ou marquants d’une mutation en cours.
Loin de la recherche du spectaculaire, la photographe poursuit une démarche distanciée mais sensible qui, ni accusatrice, ni carte postale, invite le spectateur à s’interroger sur l’infinie fragilité d’un territoire et de ses paysages.

www.galerielereverbere.com

OLIVIA GAY

OLIVIA GAY

« Une traversée guidée par l’enchaînement des rencontres. »

  • Lieu d’exposition : Tapis point de Sedan
  • Date : Du 5 au 30 juin 2021

ORIGINES

Le Grand Est évoque chez Olivia Gay des réminiscences de l’âge d’or de la photographie sociale et documentaire américaine – même sentiment d’étendue peuplée d’âmes authentiques, même empathie avec les sujets dans toute leur variété.
Son aventure est avant tout humaine : loin de simplement tirer le portrait de ses modèles, elle les envisage dans leur rapport à leur environnement professionnel, social, naturel,… et fait ressortir en chacun les échos d’une histoire liée au territoire. Qu’il s’agisse d’une vie passée à cultiver la terre ou d’une arrivée récente dans un lieu qui ne sera peut-être que transitoire, les personnes rencontrées livrent à l’artiste un instant de sincérité, une fenêtre sur leurs expériences vécues.
La photographe se concentre sur des zones géographiques peu représentées, dans une traversée guidée par l’enchaînement des rencontres.
Celles-ci prennent une valeur toute particulière durant l’année 2020, par ailleurs peu propice à la circulation et aux échanges. La somme des individualités, solitaires ou regroupées autour d’une destinée commune, constituent le genius loci (l’esprit du lieu) – invisibles mais indispensables, méconnues mais participant à l’identité et à l’histoire de la région.
Le croisement de ces trajectoires peut se comprendre comme autant de recherches d’une certaine réussite, laquelle se mesure à l’aune de nos attentes et de nos ambitions.
Olivia Gay est diplômée de la New England School of photography, Boston, USA et d’un Master 2 à l’École Nationale Supérieure de la Photographie (Arles, France). Depuis 2017, elle est chargée d’enseignement à l’école des arts Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle vit et travaille en Normandie.
« À distance d’un photojournalisme qui privilégie l’instant décisif et les images choc, Olivia Gay poursuit la longue et patiente quête d’un regard. Regard sur le travail sous toutes ses formes – qu’il soit aliéné ou rédimé – et sur les femmes, dont elle narre la rencontre à chaque fois singulière, et dont elle dresse le portrait subjectivé sous la forme de cet envisagement cher au philosophe Emmanuel Levinas. Qu’elles soient prostituées, dentellières, caissières, ouvrières, modèles, citadines, moniales, détenues, réfugiées, chacune fait ainsi partie d’une communauté de femmes qui « résistent », en dépit de tout. Résistantes : ainsi vont les femmes d’Olivia Gay. Pour autant, pas de féminisme à la Simone de Beauvoir : l’artiste met plutôt en avant les notions de « discrétion », d’ « accueil » et de « recueillement », menant ainsi une recherche d’individuation.
Dominique Baqué, Envisagées

www.oliviagay.com

LIONEL BAYOL – THÉMINES

LIONEL BAYOL – THÉMINES

  • Lieu d’exposition : Tapis point de Sedan
  • Date : Du 5 au 30 juin 2021

AFTER NADAR

L’IMAGE AUTOMATISÉE, UN NOUVEAU MÉDIUM DE
DOCUMENTATION ET D’ANALYSE DU TERRITOIRE ?
Le projet After Nadar rend hommage dans son nom au premier photographe à avoir réalisé des prises de vues aériennes en ballon au 19ème siècle, ouvrant de nouvelles perspectives dans la re-présentation du paysage et la cartographie.
Lionel Bayol-Thémines utilise les outils de son temps et confronte des images prélevées dans Google Earth à des photographies prises par drone, à des modélisations 3D et à des images de surveillance et d’analyse de la terre produites par le laboratoire d’imagerie satellite SERTIT (Illkirch, 67).

Avec ce travail de recherche à la fois pictural et scientifique, il souhaite rendre compte de la re-présentation d’un territoire à l’ère contemporaine et de l’évolution du rapport Homme/Nature. Il explore ces paysages recomposés par une intelligence artificielle et agit tel un iconographe d’une photothèque virtuelle et évolutive.

C’est une expérience sur la nature même du médium photographique et la matérialité de ces nouvelles images. Les différentes représentations ainsi mises en résonance exposent l’évolution de cinq zones géo-graphiques centrées sur cinq métropoles du Grand Est. En adoptant ce point de vue aérien, quasi omniscient, le spectateur voyage dans l’espace mais aussi dans le temps et assiste au développement urbain et, conséquemment, à la transformation des espaces naturels aux abords
des villes. Dans le présent fugace accessible en ligne comme dans les archives habituellement réservées aux spécialistes, l’occupation du territoire par l’homme révèle son rapport ambivalent à la nature et l’expansion de la démographie, de l’économie, des transports… dans le Grand Est.

Photographe plasticien, Lionel Bayol-Thémines est diplomé de l’ENSP (Ecole Nationale Supérieure de La Photographie, Arles) et professeur de photographie à l’ESADHAR, campus de Rouen. Il vit et travaille à Paris. Depuis 2004, il est résident permanent de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques à Paris.
Lionel Bayol-Thémines élabore un univers visuel où coexistent de manière symbiotique deux mondes, ou plutôt deux espaces, l’un réel, l’autre virtuel. Il utilise pour cela les nouveaux outils de représentation du paysage tel que Google Earth, qui échappent au régime de la photographie traditionnelle.
À travers ces pratiques, il questionne la diffusion des images et les programmes qui les génèrent. L’exploration de ce nouvel espace géographique donne lieu à la documentation de quelque chose de virtuel, de changeant, qui vaut pourtant comme «  réalité ».

www.bayolthemines.fr

ANNA CHEREDNIKOVA

ANNA CHEREDNIKOVA

« J’aime cette idée que la Terre soit un seul et unique jardin où chaque plante aurait la même valeur, sans hiérarchie. »

  • Lieu d’exposition : Quai de la Régente
  • Date : Du 5 juin au 29 août

UNWANTED

« UNWANTED, EN FRANÇAIS INDÉSIRABLE
J’ai quitté le Caucase du Nord natal pour Saint-Petersbourg avant de vivre dans les Balkans, à Stockholm, à Madrid puis finalement en France, à Arles. Cette migration perpétuelle m’a menée à penser que je m’adapte à un nouveau lieu, transplantant mes racines d’une ville à une autre.
J’aime cette idée que la Terre soit un seul et unique jardin où chaque plante aurait la même valeur, sans hiérarchie. Vivant en Provence, j’ai été fascinée par les mauvaises herbes. Celles-ci grandissent à travers les pierres, dans ces lieux où rien ne devrait pousser; elles résistent aux vents puissants et aux fortes températures, et nous essayons de les en empêcher aussi bien dans nos jardins que dans les lieux publics, mais elles résistent et fleurissent.
Les plantes sont de petite taille, mais avec l’aide de l’appareil photo et du flash, elles deviennent significatives et nous découvrons leur beauté, que nous ignorons généralement. Dans cette série faite dans le cadre de ma résidence à l’ENSP Arles, France, j’ai dressé les portraits de ces incroyables plantes. »
Anna Cherednikova, Arles, 2018
« À la catastrophe annoncée, aux millénaristes de tout poil, Anna Cherednikova renvoie une croyance déterminée à la permanence, à ce qui ne changera jamais. […] Ce discours s’éloigne du désastre annoncé. Chaque image est l’éloge du vivant. Il s’établit ainsi un lien entre elle et le reste du monde, un lieu d’expérimentations de relations au vivant et d’ordonnancement d’un bout d’univers. La photographie devient l’objet ultime de l’observation des choses qui nous entourent, ces choses que le vulgaire, le marchand, considère comme impur.
Voilà son objet. Entrevoyant notre déraison, Anna Cherednikova façonne une fantaisie active, une appréhension autre d’appréhender la nature. Elle sait, plus que jamais, que la nature s’invente un mode débarrassé de l’intervention humaine… »
François Cheval

Anna Cherednikova est diplômée de l’École des Beaux-Arts de Madrid en 2013. Elle a effectué diverses résidences, et son premier livre Unwanted. Étude du jardin inconnu à Arles, France a été publié aux Editions Noord en avril 2019.

Ses œuvres ont été exposées notamment en Espagne, au Portugal, en Suède, en Finlande aux Pays-Bas ainsi qu’en France, au 104 à Paris (sélectionnée au Circulations Festival). En 2020, son travail The Force of Nature a fait partie de l’Armenia Art Fair et le Jardin des Migrations a été exposé à la Culture House Laikku à Tampere en Finlande.

En 2021, son projet de recherche artistique est subventionné par The Swedish Arts Grants Committee. La recherche d’Anna explore les relations entre l’homme et la nature, visualise et interprète les concepts de résistance, d’adaptation, de mouvement et de transformation. Son travail est centré sur la métaphore, les plantes et la nature, la photographie et les installations qu’elle utilise comme outil. Elle s’intéresse aux territoires que les humains déterminent, contrôlent, protègent et abandonnent.
www.annacherednikova.com

ZACHARIE GAUDRILLOT – ROY

ZACHARIE GAUDRILLOT – ROY

« Dans un monde pareil, que pourrait-il rester ? Quelques étrangers subtilement troublés, le regard ankylosé devant une ville-image, sans espace intime, l’apparence pour seul refuge. »

  • Lieu d’exposition : Quai de la Régente
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

FAÇADES

« LA VILLE – IMAGE
Nous voici dans une ville fragmentée, souvenir persistant laissant place aux espaces incertains, ceux que l’on n’a pas pu voir, ou que l’on n’a pas su rencontrer.
Dans ces lieux sinueux et cloisonnés flotte un sentiment paradoxal, à la fois étrange et familier. Ici une lueur derrière un volet, là-bas des bruits qui résonnent dans les rues, des rires, des larmes, des cris ou des soupirs, puis un numéro sur une porte, parmi tant d’autres. La ville est faite de toutes ces choses – là. Mais ce genre d’assertion semble parfois révolu. C’est comme si tout s’éclipsait progressivement, ne laissant là qu’un décor abstrait.
Et nous voilà errant pendant ces heures perdues, comme si nous avancions nus, fébriles, dépossédés de tout, presque abrutis par un non-événement. Dans un monde pareil, que pourrait-il rester ? Quelques étrangers subtilement troublés, le regard ankylosé devant une ville-image, sans espace intime, l’apparence pour seul refuge.
Mais il en faut peu pour passer du spectacle au « spectre » – le lien étymologique est d’ailleurs troublant –, ainsi une ville fantôme ne serait que le simulacre émis par ce qui la compose. Et si tous ces objets sont des masques, alors les visages qu’ils cachent ne sont probablement pas si loin, même quand on ne les voit pas. »

Zacharie Gaudrillot-Roy sort le 6 mai 1986 à L’Arbresle, France. Durant 20 ans, traversant la fin d’une décennie, la globalité de la suivante, puis la frontière entre deux millénaires, il vit une enfance dont on ignore tout.
En 2006, il rate lamentablement ses études en IUT. Il intègre ensuite l’école de Condé et obtient avec succès en 2010 un diplôme non reconnu par l’État.
À la suite d’une période claire-obscure, durant laquelle il travaille pour la Biennale d’art Contemporain de Lyon et effectue des reportages pour la ville, il crée en 2013 l’atelier L’Abat-Jour, lieu principalement dédié à la photographie.
Parallèlement, son travail est exposé dans de nombreux festivals à travers l’Europe. Il développe aussi son travail lors de résidences artistiques, notamment en Suisse et en Lituanie.
En 2015, il intègre le collectif Parallèle, puis en 2018, fonde avec quatre autres artistes le Trouble collectif, un groupe protéiforme et expérimental.
Dans son travail, il utilise principalement la photographie, l’écriture et la vidéo, s’intéressant aussi à d’autres médiums, comme la musique concrète ainsi que l’installation artistique.
Il vit et travaille à Lyon, France.
zachariegaudrillot-roy.com

RUBÉN MARTÍN DE LUCAS

RUBÉN MARTÍN DE LUCAS

« Un projet qui nous invite à réfléchir à la nature artificielle et éphémère de toute frontière. »

  • Lieu d’exposition : Garage Renault
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

MINIMAL REPUBLICS
Sur le caractère artificiel des frontières et l’incapacité de l’homme à vivre sans elles

« Minimal Republics » est une série d’actions sur le paysage, qui répond à un exercice performatif :
• s’approprier 100m² de terrain
• dessiner une frontière
• l’habiter.
Les résultats sont de micro-états éphémères dont la limite répond toujours à la géométrie, le critère le plus artificiel pour une frontière, dont la durée n’excède pas 24h et dont le seul habitant est l’artiste lui-même. Des états ridicules et absurdes, dont la documentation sous la forme de photographie et de vidéo aérienne nous invite à réfléchir à la nature artificielle et éphémère de toute frontière.
Minimal Republics fait partie de STUPID BORDERS, une série de projets conceptuels qui questionne l’idée de nation et met en lumière l’étrange sentiment de possession qui lie l’homme à la Terre.
La série Minimal Republics a été présentée lors d’évènements institutionnels majeurs tels que le Festival Circulations – Paris, la biennale photographique d’Helsinki et lors d’un solo show au Musée de la Photographie de Lianzhou, Chine.

Diplômé en génie civil à l’Université polytechnique de Madrid en 2002, Rubén Martín de Lucas met de côté l’ingénierie pour se consacrer pleinement à l’art.
En 2001, il devient l’un des cinq fondateurs de Boa Mistura, un collectif artistique multidisciplinaire enraciné dans l’art urbain avec lequel Rubén a travaillé jusqu’en 2015, réalisant des projets en Afrique du Sud, en Espagne, en Norvège, en Allemagne, en Algérie, au Mexique et au Brésil.
En janvier 2015, il débute sa carrière solo en développant un corpus qui se concentre sur ce que l’artiste appelle : « paysage et comportement associé ».
A travers un ensemble d’œuvres protéiforme mêlant photographie, vidéo, performance, et peinture, Rubén Martín de Lucas questionne le lien complexe que l’être humain entretient avec le territoire, le paysage et le vivant.
Il étudie dans ses projets des sujets tels que la réduction progressive de l’espace réservé à la vie sauvage, la surpopulation, le caractère artificiel des frontières dans les Minimal Republics, la nature liquide du concept de nation dans les Iceberg Nations ou la dichotomie entre agriculture industrielle et agriculture naturelle dans Le jardin de Fukuoka.
Son travail bénéficie d’un rayonnement international et d’une forte reconnaissance institutionnelle.
www.martindelucas.com

CHRISTIAN ASCHMAN

CHRISTIAN ASCHMAN

Les sites, les bâtiments et les territoires en transformation, sont des sujets qui reviennent régulièrement dans le travail de Christian Aschman.

  • Lieu d’exposition : Garage Renault
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

ÉTAT DES LIEUX, ÉTAT D’UN LIEU : CLERVAUX

Clervaux se situe au nord du Luxembourg. Le nom désigne à la fois une localité et une commune. En termes de superficie, Clervaux doit être la commune possédant la deuxième plus grande étendue du pays. En termes de population, cependant, elle n’est pas aussi densément peuplée que d’autres communes du sud par exemple. Cela s’explique par sa situation géographique : elle se trouve en milieu rural. Les zones rurales sont souvent réduites à de simples stéréotypes agricoles. Cependant, la région rurale au Luxembourg fait partie d’une stratégie politique soutenue au niveau national.
Tous les domaines de la vie sociale sont visés dans cette perspective de développement durable. L’accent est mis sur la qualité de vie, la culture, le tourisme, l’agriculture, l’industrie, la protection du patrimoine …
Ici, les caractéristiques des époques les plus diverses se côtoient. Tradition et progrès se chevauchent. Les signes de l’histoire et du passé se superposent et restent des témoins visibles. L’évolution du paysage culturel est palpable.
Christian Aschman a observé ce changement durant plus d’un an (depuis fin 2018 – mars 2020). Ses images montrent des compositions imbriquées de l’activité urbanistique. Contrastes forts, ajouts audacieux, constructions fonctionnelles et pastorales. Christian Aschman dessine une communauté dépourvue de figures humaines et pourtant, très individuelle et pleine de caractère.
Christian Aschman vit et travaille au Luxembourg. Diplômé de l’Ecole de Recherche Graphique ERG à Bruxelles en 1992, il est photographe indépendant depuis 1993.
Il réalise plusieurs livres monographiques et artistiques reliés notamment à des commandes culturelles. En 2014 il fait une résidence d’artiste au Youkobo Art Space à Tokyo, et sort une publication sur l’espace urbain The space in between, publié chez Théophile’s Papers.
En 2019 il crée une documentation intitulée Hors-Champs traitant du complexe agroalimentaire Agrocenter à Mersch qui est commanditée par le CNA (Centre national de l’audiovisuel) de Dudelange au Luxembourg.
Les sites, les bâtiments et les territoires en transformation, sont des sujets qui reviennent régulièrement dans le travail de Christian Aschman.
Des commandes photographiques l’ont amenées à documenter des bâtiments avant transformation ou démolition, tels en 2008, les derniers deux mois d’activité de l’ancienne aérogare de Luxembourg, en 2019 les derniers mois d’activité des deux sites de la bibliothèque nationale à Luxembourg et en 2020 l’Hôtel des Postes à Luxembourg, avant transformation.

RAOUL RIES

RAOUL RIES

« Une vision pragmatique et ambitieuse du futur possible de la ville de Sedan. »

  • Lieu d’exposition : Place Calonne
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

création en résidence

Dans le cadre de la collaboration entre le festival de la photographie et de la ville « Urbi & Orbi » et Clervaux – cité de l’image, le photographe luxembourgeois Raoul Ries effectue une résidence de création à Sedan au printemps 2021. La série de photos réalisée à Sedan est directement guidée par le Projet d’Aménagement et de Développement Durables de 2013.
Raoul adopte les thèmes de la spécificité des quartiers et de la densité urbaine comme principaux fils conducteurs.
À cette fin, il parcourt tout le territoire de la commune de Sedan. Où le centre-ville devient-il banlieue ? Où s’arrête la banlieue résidentielle et où commencent les zones d’exploitation commerciale et les espaces ruraux ?
L’enjeu du projet photographique est ainsi autant politique qu’esthétique. Il vise à lier une approche traditionnelle de la photographie avec une vision pragmatique et ambitieuse du futur possible de la ville de Sedan. 

Raoul Ries est un photographe basé à Londres et au Luxembourg. Il s’intéresse aux personnes et à leur désir de façonner l’environnement.
Les traces visibles de l’amalgame de leurs ambitions, des réalités économiques et de l’histoire des lieux aiguillonnent ses projets photographiques.
Depuis dix ans, les projets de Raoul ont été exposés au Luxembourg, en Angleterre, en Espagne, en France, en Finlande, au Sénégal et en Lettonie.
Il a auto‑édité « Postcards from Ameryka », « 99 CFA » et « Comfort Zone Helsinki ». L’éditeur Hatje Cantz a publié le livre « Thirty-six Views of Mount Fuji ». En 2020, l’éditeur The Velvet Cell publie « The New Towns ». Ce dernier projet explore l’évolution de l’identité des New Towns (Villes Nouvelles) en Angleterre depuis leur construction à nos jours.
raoulries.com

ALBAN LÉCUYER

ALBAN LÉCUYER

Alban Lécuyer s’intéresse aux différentes formes de disparition de la ville.

  • Lieu d’exposition : Garage Renault & Quai de la Régente
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

DOWNTOWN CORRIDA

&

SANS UNE VILLE AUTOUR DE NOUS (QUI S’EFFONDRE)

LES ENJEUX DE L’IMAGINAIRE ET DE LA MÉMOIRE
« De quoi nos villes sont-elles faites ? Voilà dix ans que le photographe Alban Lécuyer s’intéresse à la substance urbaine, en considérant ses matériaux tant concrets qu’idéels. Car si nos espaces urbains sont constitués de ciment, de brique et de bitume, ils sont tout autant façonnés par nos manières de vivre, de les penser, d’habiter l’histoire des lieux et d’en conserver la mémoire.
Nos villes se construisent aussi autour de nos imaginaires, et les images en sont une composante majeure. Alban Lécuyer investit ces clichés, se joue de leurs codes pour déplacer le partage du sensible, ou plus exactement du visible. Il s’attache à faire un état des lieux toujours critique de nos perceptions.
Avec son premier travail, Downtown Corrida en 2011, il écorche les évidences du récit de l’urbanisme contemporain et inverse, le temps d’une image, le cours de l’histoire architecturale.
Les grands ensembles honnis de la périphérie des métropoles, ceux-là mêmes qui sont devenus les symboles des maux de l’urbanisme français, cèdent leur place aux hôtels particuliers des centres-villes qui « implosent », littéralement.
Dans sa série Ici prochainement (2013), Alban Lécuyer perturbe les perspectives architecturales, usant du vocabulaire des vues de projets pour nous parler du devenir des lieux. Il s’inscrit ostensiblement dans les codes visuels des perspectives d’ambiance pour mieux en détourner le sens. Les immeubles ont vécu, les personnages sont de véritables habitants et non plus des silhouettes interchangeables. Il confère à ces images une véritable profondeur réflexive sur les stéréotypes qui construisent, littéralement, l’espace urbain contemporain. »
Raphaële Bertho
Maîtresse de conférences en Arts à l’Université de Tours *

Alban Lécuyer est un photographe français membre du collectif Pi.nk (Paris) et de l’agence Visuelles (Nantes).
Diplômé de l’École Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ), il reçoit en 2011 le Prix SFR Jeunes Talents Circulation(s) pour sa première série personnelle, Downtown Corrida.
Depuis 2012, avec le projet intitulé Ici prochainement, il s’intéresse aux différentes formes de disparition de la ville : effacement symbolique, restructuration urbaine, tentatives d’urbicide en temps de guerre ou de négation de la mémoire collective des lieux.
Il est lauréat du Prix Talent MAP-EDF Bazacle (Toulouse, 2014) et co-lauréat du Prix Maison Blanche (Marseille, 2016). En 2017 il publie sa première monographie, Ici prochainement : Sarajevo (éd. Intervalles, Paris), et remporte le Prix Coup de cœur – Réponses Photo aux Rencontres photographiques de Montpellier pour sa série The Grand Opening of Phnom Penh.
Ses expositions se sont notamment tenues à la Bibliothèque nationale de France (Paris, 2018), aux Boutographies (Montpellier, 2017), à l’Institut français de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine, 2016)…
www.albanlecuyer.com

KARLA HIRALDO VOLEAU

KARLA HIRALDO VOLEAU

UN PROJET SOUTENU PAR LES JOURNÉES PHOTOGRAPHIQUES DE BiENNE
www.bielerfototage.ch

  • Lieu d’exposition : Place de la Halle
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

A MAN IN PUBLIC SPACE

« J’ai mis en place une expérience.
J’ai marché dans l’espace public de ma ville (Lausanne en Suisse), et pendant une semaine je me suis transformée en homme cis, en mon alter ego masculin. À l’aide de maquillage, perruques, prothèses et vêtements, je me suis glissée dans la peau d’un autre, de mon autre. J’ai suivi des hommes aux corps et âges différents, j’ai copié leurs postures et leur langage corporel. J’ai essayé de déchiffrer une « attitude masculine », un « corps masculin », sans savoir vraiment ce que ça voulait dire aujourd’hui.
Ce projet mêlant des photos documents, des textes et des autoportraits, est le résultat d’une expérience brève, qui m’est propre. Dans la rue, devant le miroir, j’ai cherché des réponses : comment le fait de ressembler au « sexe opposé » va-t-il influencer mon attitude dans l’espace public ? Comment les autres me percevront-ils ? ».
Karla Hiraldo Voleau travaille principalement sur l’identité, les rôles de genre, ou encore sur les relations affectives. Elle est souvent sa propre protagoniste dans ses séries, ce qui rend son travail profondément personnel.
Parallèlement, elle s’intéresse à la manière dont les femmes peuvent se réapproprier des thèmes habituellement associés à la masculinité, comme le voyeurisme ou le regard. Elle cumule dans ses projets narratifs des éléments fictionnels, non fictionnels et auto-fictionnels.
Tout en examinant les limites de ce qui est permis dans les interactions humaines, l’amour, la sexualité, l’amitié, elle recherche le point de tension qui sépare la « vraie vie » et la performance.

Karla Hiraldo Voleau, née en 1992, est une artiste franco-dominicaine. Elle vit et travaille à Lausanne, en Suisse. Elle est diplômée de l’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL), où elle obtient un master en photographie en 2018.
Son travail a été présenté par exemple aux Rencontres d’Arles 2017 et 2019, au Fotomuseum de Winterthur, ou encore à la Biennale de l’Image Possible à Liège en 2020.
Elle fait partie des Foam Talents 2020, ainsi que des lauréats de l’Olympus Recommended Fellowship 2020.
Son premier livre photographique Hola Mi Amol a été co-publié par Self Publish Be Happy Editions & l’ECAL en 2019. Ce projet était notamment finaliste du prix Aperture First Book Awards 2019, et lauréat du Prix des Jeunes Talents Suisses pour la Photo-
graphie VFG en 2018.
www.khiraldovoleau.com

EVA BORNER

EVA BORNER

« Ainsi, nous prenons part à distance et nous nous laissons toucher, tandis que dans le quotidien nous passons en hâte devant ces lieux, sans voir ces gens ni leurs emplacements. »

  • Lieu d’exposition : Garage Renault
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

INVISIBLE PEOPLE

Dans son travail artistique, Eva Borner s’intéresse à la notion de présence de l’absence. Elle replace des expériences personnelles dans un contexte élargi et interroge l’idée de pays natal à différents niveaux.
Les installations de Borner sont des projets ancrés dans le présent, à l’esthétique subtile, qui touchent émotionnellement et ont une importance du point de vue social. Ils sont à la fois d’une immense délicatesse et d’une grande profondeur.
La série de photographies Invisible People représente les quartiers dortoirs des sans-abri à Athènes. Le dormeur même est absent. Nous voyons un intérieur intime, situé dans l’espace public. Il est question, comme souvent chez Eva Borner, de la présence de l’absent. Là où en général on ose à peine poser le regard, la photographie montre sans ménagement les effets personnels d’un habitant anonyme et incite à se demander à qui appartiennent ces affaires. Ce sont des lieux très différents les uns des autres : des lieux de vie et campements, décorés et aménagés avec goût, de gens qui vivent déjà depuis plusieurs années dans cet espace public, ou bien des bivouacs pour des gens de passage.
Les photos ont été prises avec l’accord des habitants de chaque lieu. Eva Borner a remis les profits des ventes d’œuvres aux habitants des dortoirs représentés.
Dans ses recherches, l’artiste s’est fait guider dans la ville par les sans-abri pour avoir une autre vision des réalités sociales. Ainsi, nous prenons part à distance et nous nous laissons toucher, tandis que dans le quotidien nous passons en hâte devant ces lieux, sans voir ces gens ni leurs emplacements.
L’artiste adopte un regard inhabituel et s’éloigne de toute image voyeuriste. Invisible People cherche à produire de l’empathie à travers le regard du spectateur qui a l’opportunité de s’identifier sans en être tout à fait conscient.

Eva Borner est née à Schaffhausen (Suisse) en 1967. Elle vit et travaille à Bâle.
L’art multimédia d’Eva Borner n’est pas seulement caractérisé par son interaction avec d’autres domaines comme le film, la photographie, la sculpture, la musique ou la danse. Il émeut parce qu’il relie des techniques multimédia à une vision concrète de la société. L’artiste se confronte directement à son environnement, que ce soit par des rencontres humaines ou par la mise en exergue de réalités politiques et sociales.
www.evaborner.ch

M’HAMMED KILITO

M’HAMMED KILITO

M’hammed Kilito cherche à amener les gens à réfléchir et à reconsidérer leurs préjugés.

  • Lieu d’exposition : Quai de la Régente
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

AMONG YOU

À travers une sélection de portraits, M’hammed Kilito met en avant des jeunes marocains qui prennent leur destin en main.
Ces individus ont le courage de choisir leurs propres réalités, repoussant souvent les limites de la société qui les entoure. Que ce soit à travers leurs activités créatives, leur apparence ou leur sexualité, ils véhiculent l’image d’un Maroc jeune – alerte, changeant, revendiquant le droit d’être différent et célébrant la diversité.
Ces jeunes, dont l’esprit incarne la résistance d’un palmier – un arbre adapté aux conditions climatiques marocaines les plus rudes – défient quotidiennement les normes conservatrices et traditionnelles de la société marocaine.
Ils cultivent leur oasis privée malgré les obstacles qu’ils rencontrent dans un pays qui, selon eux, ne progresse pas au même rythme qu’eux, et ils inspirent les autres sur leur chemin.
« Plusieurs fois on m’a dit que ces jeunes marocains n’ont pas l’air marocains. Je demande simplement en retour ce que signifie avoir l’air marocain ? Je pense que c’est un bon début pour remettre en question les stéréotypes et engager une réflexion sur la rapidité avec laquelle le changement s’opère dans nos sociétés. Nous vivons à une époque où nous regardons, où que nous soyons, les mêmes séries télévisées, écoutons la même musique, avons les mêmes idoles et nous habillons de la même façon. »

M’hammed Kilito (né en 1981, Russie) est un photographe marocain indépendant basé à Rabat, au Maroc.

En tant que photographe et conteur visuel, en abordant des questions liées à l’identité culturelle, à la sociologie du travail et à la condition humaine, il s’attache à capturer des récits qui témoignent de la relation entre ses sujets et leur environnement.

En 2020, M’hammed a été sélectionné par le British Journal of Photography comme l’un des 18 meilleurs photographes émergents du monde et il a été sélectionné comme 6×6 Global Talent par World Press Photo.
Il est aussi devenu un Explorer de National Geographic, a reçu le prix de la photographie de la Fondation des Treilles et a remporté le prix CAP, le prix de la photographie africaine contemporaine.

M’hammed Kilito est un ancien élève de l’édition 2019 de l’atelier Eddie Adams où il a obtenu un Award de National Geographic. En 2018, il a fait partie du Programme arabe de photographie documentaire, durant lequel il a travaillé sur son projet Portrait d’une génération, interrogeant les réalités de la jeunesse marocaine.
Son travail a été présenté dans de nombreux festivals et entre autre dans des lieux tels que la Sharjah Art Foundation (Sharjah), la Tate Modern (Londres), le Musée national de la photographie (Rabat), le Festival de l’image de Beyrouth (Beyrouth),…
Ses photographies ont été publiées dans des magazines et des journaux comme le Washington Post, le Wall Street Journal, le British Journal of Photography, Vogue

JULIEN LOMBARDI

JULIEN LOMBARDI

« Chaque objet photographié n’est que la trace laissée par la disparition de tout le reste. »

Jean Baudrillard

  • Lieu d’exposition : Quai de la Régente
  • Date : Du 5 juin au 29 août

ARTEFACT

Artefact : n.m
(mot anglais, du latin artis facta, faits de l’art).
• Produit ayant subi une transformation, même minime, par l’homme, et qui se distingue ainsi d’un autre provoqué par un phénomène naturel
• Structure ou phénomène d’origine artificielle ou accidentelle qui altère une expérience ou un examen portant sur un phénomène naturel.
Les objets photographiés dans cette série ont tous été façonnés par l’homme dans une intention bien précise. Les lieux qui les abritent ont été pensés et modelés par les usages d’une population. Toutes ces zones d’activités se superposent, se transforment sans cesse, laissant de côté certains espaces dans leur mutation.
Abandonnés, délaissés, les objets sont libérés de leur utilité. Leurs formes insolites s’inscrivent dans le paysage et témoignent d’une esthétique surprenante. Ils attirent le regard et nous proposent un imaginaire comme les vestiges d’une autre réalité. Leurs présences participent à l’élaboration d’un «  portrait en creux  » des hommes qui les ont dressés.
Survivances de l’époque qui les a vus naître, par leur persistance, ces objets ne cessent de nous interroger. Ils nous invitent à entreprendre une archéologie du présent et à explorer notre environnement quotidien avec plus de distance.

Julien Lombardi est né en 1980, il vit et travaille entre Marseille et Mexico.
Il appréhende la photographie sous toutes ses formes, qu’il en soit l’auteur ou non, son rapport à ce médium se réinvente dans chacun de ses projets pour explorer environnements, identités et mémoires. Il s’inspire librement de sa formation en anthropologie et des outils d’investigation qu’elle offre pour conduire des enquêtes dont les finalités sont plus sensibles que scientifiques.
A présent, il collecte et fabrique des images sur des sujets de société : le tourisme de masse, le patrimoine, la construction d’une jeune république, ou encore une terre sacrée au Mexique. Julien Lombardi décortique ensuite ce matériel dans une pratique d’atelier pour lui donner une forme et éprouver ce que peut transmettre une photographie. Depuis ses débuts, sa démarche se joue de la plasticité des images et de leurs aptitudes à représenter.
Qu’ils s’agissent de photographies, de vidéos ou d’installations, ses travaux ne sont documentaires qu’en apparences. Ils ne sont ni témoignages, ni preuves mais constituent plutôt des fictions ouvertes qui explorent des passés, des présents et des futurs possibles.

julienlombardi.com

BRUNO FERT

BRUNO FERT

« Je veux amener le public à s’identifier, à se mettre à la place de l’autre en observant son lieu de vie. »

  • Lieu d’exposition : Jardin botanique
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

REFUGE, DANS L’INTIMITÉ DE L’EXIL

« Ces images racontent l’exil en montrant les lieux où vivent les populations migrantes. Ces intérieurs de tentes, de cabanes ou de chambres décrivent le parcours de milliers de femmes, d’hommes ou d’enfants, de leur arrivée en Europe jusqu’à leur installation dans de véritables logements pérennes. Ces intérieurs reflètent leur personnalité et leur singularité. Ce ne sont pas les intérieurs de ‘migrants’ mais ceux de Zina, Constance ou Saman qui nous racontent leur histoire. »
« CHANGER LE REGARD
En cherchant un angle particulier pour traiter de la question de la migration, Bruno Fert a réfléchi à ce qui faisait le pont entre lui et les migrants. Quelque chose qui faisait convergence, constituait un point commun. C’est la source de son travail. Et il a finalement identifié le lieu de vie comme étant ce point de contact.
L’universalité réside dans l’habitat, dans cette capacité que nous possédons tous, nomades ou sédentaires, à habiter un lieu, à y créer un espace où trouver une place pour l’intimité.
C’est ce que nous donne à voir le travail de Bruno Fert. Il a la volonté de dépasser le cadre général pour rentrer dans des histoires singulières, pour transmettre les personnalités de chacun de ceux qu’il photographie. Et c’est là où son travail s’avère particulièrement pertinent. Il faut se souvenir de la manière dont étaient représentés les migrants au plus fort de leur arrivée en Europe à l’été 2015 ainsi qu’au moment où il commence cette série de photographies, dans le courant de l’année 2016.
À l’époque, nous croulions sous les images de foules marchant en file indienne ou entassées sur des bateaux ; des masses de gilets de sauvetage orange surmontés de visages noirs se détachant sur une eau bleue. C’étaient des images extrêmement photogéniques et dramatiquement belles.
Mais, finalement, elles ne racontaient rien des gens qu’elles représentaient. En outre, elles posaient parfois un cadre assez archétypique, hyper répétitif et caricatural : celui du sauveteur et du sauvé ; de la main blanche qui sauve le visage noir.
La répétition trop plate de ces clichés était devenue pénible et il était important d’en sortir. C’est ce qu’a proposé Bruno.
Il y a quelque chose de puissant dans ce projet qui restitue l’individualité des gens, le caractère propre à chacun. Au-delà de son indéniable esthétique, c’est ce qui lui donne une dimension politique très forte. »
Michaël Neuman, directeur d’études au CRASH, Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires, fondé en 1999 par Médecins sans frontières.
À l’âge de douze ans, Bruno Fert égare de précieux albums de familles confiés par sa grand-mère : plus aucune photo de famille ! Comme pour réparer cette perte, Il devient photographe et s’en va enregistrer en négatifs le monde qui l’entoure comme ses habitants. Par ses images, Bruno cherche à révéler des problématiques sociales ou politiques en les dévoilant sous un angle singulier.
Ses travaux ont été récompensés par le World Press Photo 2007, le Prix Roger Pic 2013, le Prix Neuflize 2015 et le Prix de photographie de l’Académie des Beaux-Arts en 2017. Sa série REFUGE a été sélectionnée pour le Amnesty International Media Awards 2020.
www.brunofert.com

BENOÎT LUISIÈRE

BENOÎT LUISIÈRE

« Il s’agit de faire des images en essayant de ne plus tomber dans le piège d’en produire des photographies. »
.

  • Lieu d’exposition : Garage Renault
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

JPEG DE CIRCONSTANCES

« La chose vue ne compte plus ; l’instant décisif est la phrase entendue.

Des images sont réalisées, par réflexe, sans intention photographique, au moment et à l’endroit même où une phrase, une parole retiennent mon attention. Il s’agit de faire des images en essayant de ne plus tomber dans le piège d’en produire des photographies.

L’appareil de prise de vue fonctionne alors comme un quasi-dictaphone : j’entends et je déclenche par réflexe. Je n’illustre même pas le propos initial, je saisis instinctivement l’environnement dans lequel je l’entends. La relation texte image qui en résulte n’a aucun sens ; s’installe alors une complicité disparate et hasardeuse. Ce que j’aime avec le hasard, c’est qu’on ne risque pas de se tromper quand on s’y autorise. »

Benoît Luisière, né en 1972, formation de documentaliste, est un observateur attentif et amusé de la vie courante dans toutes ses manifestations les plus ordinaires.

Collecteur d’instants non décisifs et convaincu que les paradoxes, la banalité et la poésie ont toujours le dernier mot, il aborde ce que l’on nomme habituellement le réel comme une suite interminable de lapsus.

L’esprit de collection anime le travail de Benoît Luisière. Que ce soit avec des coupures de presse, des images récupérées sur Internet, des photomontages, des autoportraits de fiction ou en photographiant des formes et motifs répétitifs observés dans le paysage quotidien, il élabore, de série en série, par accumulations et rapprochements de signes pauvres ( envisagés à la fois comme symptômes et comme élans vitaux ), un inventaire dérisoire témoignant d’une relation au monde où l’absurde serait une façon de résister mais aussi une forme de joie face à un horizon triste.
www.fabula-rasa.fr

KUBLAIKLAN

KUBLAIKLAN

« Une invitation à se laisser surprendre par les possibilités infinies qui émergent de la rencontre entre les images et celui ou celle qui les regarde. »

  • Lieu d’exposition : Garage Renault
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

FONTANESI

Depuis 2012 @fontanesi est un compte Instagram tenu anonymement par un mystérieux « fusionneur d’images ». Derrière l’anonymat et l’extrême synthèse de la description du projet il y a en réalité beaucoup plus : une invitation à se laisser surprendre par les possibilités infinies qui émergent de la rencontre entre les images et celui ou celle qui les regarde. Le compte est désormais suivi par plus de 60 000 personnes.
Les nombreux collages publiés sur le compte sont créés avec l’application Layout. Ils mettent en scène des histoires visuelles surprenantes et souvent loufoques, se basant sur la simple juxtaposition de deux moitiés de photos. Les combinaisons originales et drolatiques sont parfois presque obsessives, et transforment la réalité propre à chacune des deux images en un nouveau quotidien.
Depuis 2019, le collectif Kublaiklan collabore avec @fontanesi transposant le projet en 3D et offrant ainsi au public la possibilité de se confronter avec les images dans l’espace physique.
À travers des installations conçues spécifiquement pour chaque lieu d’exposition, le spectateur est invité à interagir avec les images, à construire ses propres collages tout en explorant les possibilités inhérentes au medium photographique. L’exposition cherche à stimuler la sensibilité pour le potentiel intrinsèque de la photographie à devenir un instrument pour la création de nouveaux mondes et de nouveaux langages.
Traduction : Arthur Hamel

Les recherches du collectif italien Kublaikan portent sur la culture contemporaine de l’image et se déploient au travers d’installations, de missions curatoriales et d’activités éditoriales.
Le collectif a été fondé en 2017 et ses membres viennent de différents horizons : Arts Visuels, Scénographie, Journalisme, Design Graphique. En combinant leurs compétences complémentaires ils façonnent des projets aux facettes multiples et donnent à penser en profondeur la photographie comme un langage en mutation permanente.
Le projet Kublaiklan x Fontanesi a notamment été montré à Images Vevey en 2020. Leur projet Baci From Cortona a quant à lui réuni près de 1600 photographies personnelles du public afin de réaliser une exposition et un livre dans le cadre du cinquantième anniversaire d’un programme d’échanges de l’Université de Georgia Cortona.
kublaiklan.com

PAULINE BASTARD

PAULINE BASTARD

« Qu’elle filme ou qu’elle fabrique des objets, Pauline Bastard travaille avec ce qui est à porté de sa main, à la portée de ce qu’elle peut faire. »
Anaël Pigeat, Art Press, 2014

  • Lieu d’exposition : Garage Renault
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

LES ÉTATS DE LA MATIÈRE

Le projet Les États de la Matière a commencé par l’achat d’une maison. La maison, située à Saint-Yaguen dans les Landes, était vendue sans terrain, à emporter. Pauline Bastard l’a achetée, puis démolie petit à petit et progressivement répandue dans les paysages alentour. La matière de la maison dans son intégralité a été remise à l’état de matière première, rendue à la nature, les pierres ont été déposées une à une, les poutres cassées ou broyées ont été dispersées dans les champs, les forêts et les marais environnants.
Le travail de Pauline Bastard questionne le rapport que l’on a à notre environnement, la façon dont on se structure. Elle imite, reproduit, rejoue pour comprendre. Elle démonte et remonte les façons de faire et d’être. Ses installations qui articulent films et objets, contiennent et relatent différentes expériences : inventer une personne et la faire exister dans la société, acheter une maison et la faire disparaître dans le paysage, recréer une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, composer une fausse famille juste pour les vacances. Au moyen de collaborations, les propositions sont réalisées, elles deviennent des expériences collectives.
« Qu’elle filme ou qu’elle fabrique des objets, Pauline Bastard travaille avec ce qui est à portée de sa main, à la portée de ce qu’elle peut faire, jusqu’aux limites de l’impossible. De sa très grande proximité avec le « faire », l’un de ses récents projets, Les États de la Matière (2013), est une image évidente. Pour ce projet qu’elle a mené pendant plus d’un an, Pauline Bastard a acheté une ancienne ferme landaise fragilisée par une tempête, afin de la déconstruire à la main, pierre par pierre, et d’en répartir les composants dans les environs, de façon tantôt visible et tantôt imperceptible. Toute la charge historique de cette maison hante depuis lors des paysages dont Pauline Bastard se trouve être la décoratrice, presque l’auteur invisible. »
Anaël Pigeat, Art Press, 2014
Anaël Pigeat, « Introducing – Pauline Bastard », in Art Press n°416, novembre 2014, p. 62 -64

Née en 1982, Pauline Bastard a étudié aux Beaux-Arts de Paris, à la Sorbonne et à New York University. Ses travaux ont été présentés ces dernières années dans des expositions collectives au Mac Val, au Kunstwerk Carlshütte, à la Kunsthal Aarhus, à Arts Santa Monica à Barcelone, à Assembly Point à Londres, ainsi que dans des expositions personnelles, dernièrement à la Villa Merkel à Esslingen et à la galerie Joan Prats.
Pauline Bastard est représenté par la galerie Barbara Seiler à Zurich et Joan Prats à Barcelone, plusieurs de ses oeuvres font partie de collections publiques. Elle a été lauréate du prix Audi 2014, du prix des Mécènes du Sud en 2016 et du prix vidéo OVNI en 2018.
Depuis 2015 elle fait partie du Doc à Paris, où elle a son atelier et participe à divers projets. Après avoir enseigné à l’ESAA d’Annecy en 2014 et à la Sorbonne entre 2007 et 2014, elle est professeure à l’ENSBA Lyon depuis 2015 où elle développe une forme pédagogique centrée sur l’entraide comme mode d’apprentissage.
paulinebastard.com

BERTILLE BAK

BERTILLE BAK

« Une chronique où réalité et fiction se rejoignent pour contrer la tragédie et donner corps à la mémoire de ce lieu en transformation. »

  • Lieu d’exposition : Garage Renault
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

FAIRE LE MUR

Faire le mur est un film sur la vie quotidienne des habitants de Barlin, commune située dans le département du Pas-de-Calais. En 2008, suite à l’annonce de la rénovation d’une centaine de maisons en brique rouge, Bertille Bak a filmé durant quatre mois l’ensemble de la population vivant dans cette ancienne cité minière.
Cette rénovation, décidée par une société de gestion immobilière, entraînera une augmentation significative des loyers et nombre des habitants seront contraints à déménager. Plus qu’une chronique sur les aléas de la vie quotidienne, ce film, réalisé en étroite collaboration avec les locataires, prend la forme d’un « documentaire scénarisé » avec l’ambition d’enregistrer ce réseau social « avant la fin » qu’ils déjouent pour laisser libre cours à l’ironie et contrer la tragédie.
Ainsi, à l’invitation de l’artiste, les habitants s’organisent pour donner des signes de leur survivance et faire valoir que leur destin leur appartient encore, en dépit d’une circulaire administrative. Le film relate une série d’actions incongrues : un groupe de femmes, telles des « Pénélope » modernes, brode une tapisserie reproduisant Le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault.
Un système de portes comportant différents loquets et verrous est installé pour compliquer l’accès aux habitations, ou encore, une loterie facétieuse est organisée pour attribuer au hasard une couleur à chaque artère de la ville.
Tout en effectuant ce travail de mémoire, l’artiste propose une chronique où réalité et fiction se rejoignent pour organiser une ultime résistance sans violence ; une sorte de travail d’archive qui intègrerait sa propre part de création.
Bertille Bak est née en 1983 à Arras, elle vit et travaille à Paris. Elle étudie d’abord à l’École des Beaux-Arts de Paris (atelier Christian Boltanski) puis l’année suivante au Fresnoy Studio National des Arts Contemporains (Tourcoing, France).

Petite-fille de mineur, ses premiers travaux en 2005 s’intéressent aux cités minières du nord de la France. La démarche de Bertille Bak consiste souvent à s’immerger pendant plusieurs mois dans une communauté spécifique, souvent marginalisée, pour en comprendre les habitudes, les rituels, les fonctionnements et les liens qui l’unissent avec d’autres groupes. Une fois la confiance établie avec les différents membres de la communauté, elle leur propose de travailler avec elle sur un projet pensé selon leur environnement.

L’artiste ne se limite pas à analyser une communauté comme pourrait le faire un chercheur ou un ethnographe par exemple, elle collabore sur un mode poétique avec les individus qui composent cette communauté. Pour Jessica Castex, « Bertille Bak est une conteuse qui part de faits réels ».
Bertille Bak est représentée par la galerie Xippas.
www.xippas.com

ÉDITH ROUX

ÉDITH ROUX

« Édith Roux pose, à travers ses photographies, vidéos ou installations, un regard sensible, à la fois poétique et politique sur les espaces fragiles et en transition. »

  • Lieu d’exposition : Garage Renault
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

Empreintes / Métamorphosis / Suspension / Les Papiers-peints / Les Bonbonnières
Souleymane aux 4C

Les oeuvres d’Édith Roux présentées ici sont issues d’une résidence d’artiste de deux ans dans le quartier des Quatre-Saisons à Onet – le – Château, à la périphérie de Rodez.
Habitant au sein même du quartier classé « politique de la ville » et en pleine restructuration, l’artiste a effectué une recherche comprenant des rencontres avec les habitants, des prises de vues et des enregistrements.
Ce travail restitue la complexité d’une situation sociale représentative de l’histoire de l’habitation collective en France. Les objets, les photographies et les vidéos constituent un ensemble de traces montrant les origines diverses des habitants, leurs lieux de vie et leur évolution.
Aussi symbolique que sensible, cet ensemble rappelle qu’Édith Roux fait partie des artistes contemporains qui utilisent la photographie ou la vidéo de manière critique, documentaire ou comme processus narratif à partir de «  situations  » précises, de lieux réels, identifiés expressément pour leur histoire, leur actualité ou leur portée sensible.
Ainsi, comme le spécifie le philosophe contemporain Emanuele Coccia : «  Le monde des images, le monde sensible est un monde construit sur une puissance spécifique, la puissance réceptive. »
Extrait du texte de Pia Viewing dans le catalogue Traversées, exposition Musée Denys-Puech à Rodez.
L’œuvre d’Édith Roux propose une analyse de la place de l’humain dans des territoires périphériques, que ce soit en Chine, aux États-Unis, en Europe, en Côte d’Ivoire, à Cuba ou en France.
Depuis une vingtaine d’années, son travail, entre documentaire et fiction, évolue de façon rhizomique, sans s’enfermer dans un style, mais en étant toujours à la recherche de nouvelles formes visuelles, au service d’une pensée en mouvement.
Son travail a été montré dans de nombreux lieux d’exposition en France et à l’étranger, parmi lesquels La Bibliothèque nationale de France, Paris-Photo au Grand Palais, Les Rencontres d’Arles, la Maison européenne de la photographie, Le Lieu unique à Nantes, et de nombreux festivals à l’international.
Ses photos font partie de collections publiques telles que le Fonds National d’art Contemporain, la Maison européenne de la photographie, la Bibliothèque nationale, le FRAC Bretagne, etc.
Quatre monographies de ses travaux ont été publiées dont Traversées, catalogue d’exposition, musée Denys Puech, Rodez, 2020, Les Dépossédés, Éditions Trans Photographic Press, 2013.
Édith Roux enseigne la photographie à l’Ecole Nationale supérieure d’Art de Dijon.
www.edithroux.fr

YOHANNE LAMOULÈRE

YOHANNE LAMOULÈRE

« Tout est ici montré de la réalité de quartiers relégués, avec la précision teintée de poésie de ceux qui savent ce qu’ils photographient. »
Fabienne Pavia

  • Lieu d’exposition :
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

FAUX BOURGS

Marseille fascine autant qu’elle dérange. Yohanne Lamoulère, depuis 2009, en traque les soubresauts, campe ses désastres et brise ses représentations pour les réinventer en compagnie de ceux qui l’habitent.
La photographe y enracine ses obsessions : la jeunesse, les quartiers périphériques – qui sont pour elle le cœur vibrant de la ville –, l’image de soi et le lien identitaire qu’on entretient avec son territoire.
Tout est ici montré de la réalité de quartiers relégués, avec la précision teintée de poésie de ceux qui savent ce qu’ils photographient. Mais au final c’est bien une énergie singulière qui se dégage de ces « faux bourgs » et témoigne de leur appartenance universelle à des mondes intranquilles, ceux d’où surgissent pourtant des possibles, de l’amour et du rêve.
Yohanne Lamoulère naît à Nîmes en 1980.
Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2004 après une adolescence passée aux Comores, elle vit et travaille à Marseille.
Membre du collectif Tendance Floue, ses thèmes de prédilection sont la périphérie des villes et l’insularité dans ce qu’elle a de protéiforme. Elle publie Faux Bourgs aux éditions Le Bec en l’air en 2018, compilation de son travail sur la ville de Marseille.
Elle fait également partie du collectif Zirlib avec le metteur en scène Mohamed El Khatib et travaille pour la presse nationale et internationale.
En 2021 elle prépare son premier film, L’œil Noir.

www.yohannelamoulere.fr

AURORE VALADE

AURORE VALADE

« Entre les pontons et les
cabanes souvent d’une grande ingéniosité créative, je me suis arrêtée sur ces espaces, où, loin des emportements, le temps et le cours de l’eau semblent pris dans une enveloppante immobilité. »

  • Lieu d’exposition : Quai de la Régente
  • Date : Du 5 juin au 29 août 2021

Aux bords du fleuve passant / Projet photographique au fil de la Meuse.

Pendant trois semaines de résidence d’artiste, Aurore Valade a suivi la Meuse, entre Flize et Mouzon pour en saisir les mouvements et les paysages vivants.
Considérée par les géologues comme le deuxième plus ancien fleuve du monde, la Meuse suit son cours depuis au moins 320 millions d’années. C’est l’histoire du vivant qui la traverse, c’est notre histoire aussi qui s’y creuse. Car ici se joue notre relation à ce sauvage qui déborde, emporte, inonde, redessinant les paysages que nous pensions contrôler.
Alors, pour contenir les fureurs du fleuve, l’homme aussi dessine et redessine son lit. ll dresse des barrages, endigue, canalise, crée de nouveaux usages, puis tente de compenser l’appauvrissement de la biodiversité par des restaurations écologiques.
Ici, les anciens voyaient encore du saumon. Là, les castors sont revenus. Puis, les ragondins, jadis introduits et appréciés en Europe pour leur fourrure, sont considérés comme les nouveaux nuisibles des berges qu’ils fragilisent en les creusant. Les temps changent, le cours de l’eau aussi.
Mais la Meuse est une mémoire et c’est cette mémoire que j’ai tenté de saisir tout en sachant qu’elle restera boueuse et opaque. Je suis partie à la recherche d’histoires que le fleuve charrie et recouvre. Il y a de l’invisible au fond de la Meuse, et, parfois des signes de présences irisent la surface de l’eau et nous confrontent à son opacité.
Le fleuve n’est jamais transparent mais parfois clairvoyant. Il révèle en sa surface une autre image du monde par ses reflets. Il est comme les images photographiques d’ailleurs : fragile miroir et jeu de dupe, il duplique le monde sans jamais vraiment y parvenir. Finalement, ce qui à la fois dévoile et enfouit les secrets du fleuve c’est la crue. Comme ces lingettes et masques qui apparaissent et s’entremêlent aux branches des arbres quand la Meuse décroit, et qui sont les témoins de notre époque agitée.
J’ai photographié les présences tangibles que charrient ce fleuve ensauvagé qui nous apprend à vivre avec le risque des remous du vivant. Mais l’eau du fleuve, doucement aussi, circule dans un temps d’apaisement. Pêcheurs et promeneurs viennent y chercher une retraite et habitent les berges et étangs à l’entour avec des constructions fragiles, légères et bricolées.

Aurore Valade est née en 1981 à Villeneuve Sur Lot, elle vit et travaille à Arles. Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux et de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, elle est membre artiste de la Casa de Velázquez, Académie de France à Madrid en 2015/2016. Son travail de portraits participatifs lui a valu de nombreux prix ( dont le Prix du Photo Folio Review des Rencontres d’Arles 2017, le Prix de la Fondation HSBC pour la photographie 2008… ). Elle expose régulièrement en France et à l’étranger. Elle a publié des ouvrages monographiques chez Actes Sud – Grand Miroir -, chez Diaphane – Plein Air et Moulinages – ainsi qu’un livre d’artiste chez Asimétricas – Révoltes Intimes. Aurore Valade est représentée en Italie par la galerie Gagliardi e Domke à Turin.

www.aurore-valade.com

L’OPP À L’ÉCOLE

L’OPP À L’ÉCOLE

  • Lieu d’exposition : MÉDIATHÈQUE GEORGES DELAW
  • Date : Du 5 au 30 juin 2021

L’observation du paysage a été le point de départ pour les classes qui ont participé à un projet de création photographique sur l’année scolaire 2020/2021. Les élèves ont été amenés à choisir leurs points de vue et à les photographier à différents moments pour constater l’évolution du paysage.
Ecoles participantes :
École primaire Bellevue, école primaire Blanpain, l’école Saint-Jean-Baptiste de la Salle

L’OPP DE SEDAN

L’OPP DE SEDAN

ADOPTEZ UN POINT DE VUE !
Les points de vue choisis pour la création de l’Observatoire sont ouverts à l’adoption ! Le but : que chacun puisse s’approprier un des points de vue et le photographier d’une année à l’autre. Vous voulez adopter un point de vue ?… Contactez l’association : contact@urbiorbi.photo.

  • Lieu d’exposition : Place d’Armes
  • Date : Du 8 juin au 1er septembre 2019

Un Observatoire Photographique du Paysage (OPP) consiste à photographier les mêmes points de vue d’une année à l’autre pour constater l’évolution du paysage.
Les photographes Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth, expérimentés dans la réalisation de tels observatoires ont amorcé l’Observatoire Photo-graphique du Paysage de Sedan avec un groupe d’habitants en 2019.
Un itinéraire a été créé pour découvrir Sedan sous l’angle de ses quartiers, de ses périphéries et de son centre urbain. Les interstices qui mènent de l’un à l’autre ont particulièrement été explorées.
Ensuite, les photographes et les habitants ont parcouru ces sentiers et ont sélectionné des points de vue pour l’OPP de Sedan.
Aujourd’hui l’Observatoire Photographique du Paysage de Sedan est constitué de 26 points de vue, photographiés de mars 2019 à mars 2021.
Ce projet, exposé lors de la biennale 2019, est toujours en cours : une vingtaine d’habitants est directement impliquée dans la réalisation de ce projet car ils ont adopté chacun un des points de vue et ont continué les prises en 2020 puis 2021. Le projet est de nouveau montré à la biennale 2021 : d’autres évolutions de la ville de Sedan y sont décelables.

Share This
google-site-verification: google0efd31106259eb58.html