Né en 1923 à Paris, Paul Tourenne est passé à la postérité comme soliste des Frères Jacques. Parallèlement à sa longue carrière de chanteur, – près de quarante ans à l’affiche en France et dans le monde – il a pu assouvir, en amateur, une autre passion où il a affirmé un 1alent des plus originaux : la photographie.
À la fin de la guerre, Paul Tourenne fait la connaissance, à Paris, de quatre frères photographes professionnels, les Thomas d’Hoste. Ces gars, des fonceurs, l’ont littéralement dynamisé. Les clichés au format 6 x 9 revenant trop cher, il passe au Rolleiflex 6 x 6 avec lequel il décroche un quatrième prix au concours organisé par la firme pour ses vingt-cinq ans. Ce succès l’encourage, il se met au 24 x 36 d’abord avec un Retina 2 pour en arriver, forcement conseillé par Pierre Duverger, au Leica auquel il reste fidèle.
Très éclectique dans ses sujets, Paul Tourenne peut être inspiré par un personnage, un paysage, une architecture, une scène de rue, ou tout simplement la lumière. La lumière… surtout la lumière… C’est du reste lui qui, du temps des Frères Jacques, réglait les lumières des spectacles. Cela dit, il affectionne certains thèmes : la texture des sols, les affiches en strates déchirées, les graffitis superposés, les effets de miroir sur des mannequins de vitrine, les formes étranges de certains bois floués… il n’a pas de conception particulière en matière de photo, ni de « philosophie » : fonctionnant à l’instinct il se laisse guider par l’insolite, l’inattendu, l’humour et la poésie.
La photo fut et reste toujours sa passion. Il l’aime en véritable amateur. Son vieil ami, Fred Melia, passionné de photographie, lui aussi, a coutume de dire qu’ils sont des « amacœurs ». Ça les résume parfaitement.