“Paolo della Corte est né à Venise, la ville où il vit actuellement malgré de nombreux voyages.
Diplômé en histoire de l’art à Ca’ Foscari, il commence à travailler comme photographe, se concentrant dès le début sur des portraits de personnages du monde de la culture, en particulier de la littérature et de l’art, les suivant dans leurs studios ou leurs maisons pour toujours les contextualiser dans leur environnement, en relation avec leur vie et leur travail et essayant d’allier recherche esthétique et naturalité afin de raconter le personnage. Louise Bourgeois, Jim Dine, Roy Lichtenstein, James Rosenquist, George Segal, Jannis Kounellis, les Italiens Luciano Fabro, Mario Merz, Emilio Vedova, Fabrizio Plessi et Giuliano Vangi sont quelques-uns des artistes qu’il a rencontrés au cours de ces vingt années. Parmi les écrivains, il se souvient de Doris Lessing, Gunther Grass, Luis Sepúlveda, Fulvio Tomizza, Claudio Magris et Andrea Zanzotto.
Il s’intéresse aussi beaucoup à la photographie culinaire, la nourriture entendue comme culture, histoire, géographie. Il a réalisé une vingtaine de livres chez Giunti Editore, Gambero Rosso et Hachette ainsi que le portrait des plus grands chefs internationaux de ces vingt dernières années. Il enseigne la photographie numérique à l’Accademia di Belle Arti de Venise et collabore avec le collectif BuenaVista, publiant dans divers journaux nationaux et internationaux.”
“Dans la nuit du 12 au 13 novembre 2019, la deuxième plus grande inondation de l’histoire a envahi Venise, causant d’importants dégâts et déclenchant l’éternelle controverse sur ce qui n’a pas été fait et ce qui aurait dû l’être. Juste à cette époque, le dernier numéro de la revue Nature sortait également avec une étude sur l’élévation du niveau de la mer et les conséquences qui en découleraient. Elle est trois fois plus catastrophique puisqu’elle prédit une hausse moyenne de 10 cm d’ici 2050. À cette date, la marée dévorera Venise. Et même Padoue et Trévise ne seront pas sauvées. J’imaginais la ville telle qu’elle pourrait être dans une trentaine d’années : submergée ; et les Vénitiens, qui comme des amphibiens, se déplacent dans les rues en nageant, flottant ou immergés sous l’eau devenue un liquide amniotique.”