Camille Gharbi

2018 Lauréate du prix FIDAL YOUTH AWARD 2018, qui promeut la jeune photographie contemporaine.
2020 Lauréate, avec l’équipe de journalistes du Monde, du Visa d’Or pour l’Information Numérique au festival Visa pour l’Image, pour son travail sur l’enquête : “Féminicides : mécaniques d’un crime annoncé”, menée par le journal Le Monde en 2019-2020.
Photographe et architecte de formation, Camille Gharbi est née en 1984 et vit à Pantin (93). Elle évolue dans les domaines de la photographie d’architecture, du portrait, de la presse, et développe des projets personnels en lien avec des thématiques sociétales qui lui tiennent à cœur.

« Ce(ux) qui reste(nt) » est une réflexion visuelle sur la question de l’habitat et le sentiment d’appartenance à un lieu, mise en perspective du fait politique. Il s’agit de la restitution d’une résidence artistique portée par le bailleur social HABITAT 08 et l’association de photographie contemporaine La salle d’attente, réalisée à Bogny-sur-Meuse au printemps 2022, pendant la campagne présidentielle qui a vu une fois de plus l’extrême droite arriver aux portes du pouvoir.
J’ai mené ce travail artistique avec les habitants d’une barre d’immeuble HLM vouée à la démolition. À partir de leurs mots et de leurs subjectivités, j’ai cherché à mettre en lumière les liens qui inscrivent les histoires individuelles de chacun dans l’histoire collective, qui nous traverse tous. 
Celles recueillies auprès des habitants de la rue Tisserand racontent en creux la fracture sociale qui sépare la France des élites et celle des classes dites « populaires ». 
« On a bossé, on a tout fait bien, et voilà comment on nous traite… »
Elles nous parlent également de la perméabilité de notre présence au monde. Vivre quelque part n’est pas un phénomène neutre. Les frontières entre le fait d’« habiter » et d’« être habité par » sont ténues. Vivre quelque part, c’est aussi avoir un peu de ce « quelque part » qui vit en soi.
À l’instar des célèbres mots de Nicolas Bouvier, écrivain du voyage et de l’altérité :
« On croit qu’on va faire un voyage, et c’est le voyage qui nous fait, ou nous défait. » 
On habite un lieu, et ce lieu nous habite. 

Share This
google-site-verification: google0efd31106259eb58.html