Photographe qui s’adonne à une approche documentaire basée avant tout sur la relation personnelle et l’émotion. Après des études commerciales, elle se tourne vers la photographie. Elle étudie alors avec Joan Liftin et Mary Ellen Mark à l’International Center of Photography à New York, où elle a vécu pendant 15 ans.
Elle a travaillé régulièrement depuis 2002 en Amérique latine, où elle s’attache à enregistrer des modes de vie traditionnels sur le point de disparaître, avec ses structures sociales et ses coutumes séculaires. Ces dernières années, elle a développé des projets en Pologne et au Mexique.
Son travail a été récompensé par différents prix : Aaron Siskind Foundation Grant, Prix de la Ministre de la Culture (Musée de la Photographie à Charleroi), Bourse Marty Forscher for Emerging Photographer, Washington Post Open Call, Magnum Emergency Fund Grant.
Brigitte Grignet a collaboré avec Action Against Hunger au Guatemala, en Colombie et en Palestine. Elle raconte les histoires de personnes ordinaires et leur volonté indomptable de survivre des situations difficiles, leur quête continuelle afin de construire et vivre une vie digne et pleine de grâce.
Elle développe également son travail dans le cadre de résidences d’artistes, telles que CaSa (Oaxaca, Mexique), le FIFV Valparaíso (Chili), Isola Comacina (Italie), Atelier de visu (Marseille, France) et la Villa Pérochon (Niort, France).
Ses images ont été publiées et exposées internationalement, et font partie entre autres des collections du Kyosato Museum of Photography, du Musée de la Photographie à Charleroi, du Portland Art Museum, du Cleveland Museum of Art, du Center for Creative Photography à Tucson.
Elle est représentée par L’Agence VU’.
C’est une suspension dans le désastre des jours.
Un moment de respiration, une ouverture, une contre-allée.
On embarque pour un voyage sur Terre et dans les limbes, ici et là-bas, entre réalité et onirisme.
Des halos de lumière, une aura nimbant les paysages, tout est de l’ordre d’une présence pleine et mystérieuse.
Délicatesse, tendresse, humanité.
Enigme, secret, pudeur.
Le peau-à-peau est ici plus important que les mots.
Chez Brigitte Grignet, on communique par les regards, par la vibration de l’air, par la course des corps dans la solitude des espaces.
Il y a en ces images quelque chose de l’ordre d’une prière muette, mais aussi d’une profonde humilité face à ce qui est, si puissant, si beau.
La photographe ne s’intéresse pas à ce qui avilit – tant le font –, mais à ce qui rapproche, à ce qui unit, à ce qui permet la fraternité.
Cocasserie de l’existence, vie populaire sans bassesse, richesse du vivant dans son ensemble.
Brigitte Grignet aime la vie dans son rire, dans sa fantaisie, dans son énergie.
Sensation d’une famille humaine incluant les animaux, les vieillards et les fous.
On pourrait être parfois chez Edouard Boubat ou Sabine Weiss, mais aussi avec les maîtres du réalisme magique sud-américain.
On est tout simplement chez Brigitte Grignet, qui donne envie de quitter à notre tour les anciens parapets et les ordres gouvernementaux, afin de continuer à chercher les traces de la vie vivante.
Le monde est neuf.
Fabien Ribery (extrait)