Claire Rado

Claire Rado introduit une dimension temporelle dans un genre qui d’ordinaire s’attache à condenser en une seule prise la complexité d’une personnalité, à la figer en icône. La vérité de chacun est là, fugitive, oscillant entre ces quatre directions cardinales.

Les Coréens

Urbi & Orbi – 2008 – Immeuble 31 rue de l’Horloge – Sedan

Tous sont Coréens. Tous, pour des motifs divers, ont quitté leur pays pour venir s’établir à Paris. Exilés politiques, économiques, pour cause familiale, pour fuir des traditions trop pesantes, ou fascinés par l’aura intellectuelle de la capitale, ils continuent de se sentir en partie étrangers à la France mais aussi, maintenant à leur pays natal lorsqu’ils y retournent.

Claire Rado a demandé à chacun ce qui lui manquait le plus quand il se trouvait en France et, inversement, ce qu’il regrettait le plus de Paris une fois de retour dans son pays d’origine. Se sentir ou non étranger à une ville, le devenir après une longue absence : l’enracinement, l’identité se dessinent peut-être d’abord en creux, par le manque, avant de s’exprimer en terme d’adhésion. De ces personnes aux identités complexes, à la fois enrichies et troublées par les apports extérieurs, Claire Rado nous propose des portraits éclatés en quatre temps, en quatre images que séparent quelques secondes et parfois d’infimes différences, accompagnées d’un texte où chacun évoque ses attachements. Elle introduit ainsi une dimension temporelle dans un genre qui d’ordinaire s’attache à condenser en une seule prise la complexité d’une personnalité, à la figer en icône. La vérité de chacun est là, fugitive, oscillant entre ces quatre directions cardinales.

Jean-Christian Fleury

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