ERIC GUGLIELMI

Éric Guglielmi panse ses images. Les toiles suspendues, les voiles cachent pudiquement les façades, des morceaux de pipeline affleurent à la surface, des tuyaux sortent de fenêtres béantes… Nous avons bien là une société qui soigne ses blessures. (Florent Maubert)

  • Lieu d’exposition : Tapis Point de Sedan
  • Date : Du 8 juin au 16 juin 2019

Le 24 avril 2013, l’immeuble du Rana Plaza s’effondre. Ce jour-là, seuls 2000 travailleurs sur 3000 sont présents. Des fissures ont été constatées au dernier étage, mais les entreprises ont tout de même obligé les ouvriers de l’immeuble à venir. Parce que jusqu’ici tout va bien… Ce drame a coûté la vie à 1133 personnes. Eric Guglielmi

Présenter le projet Wel come to Savar au Tapis Point de Sedan c’est donner corps aux liens qui imbriquent l’un à l’autre deux réalités et deux territoires bien différents. Pas seulement à Sedan mais partout en Europe, des usines textiles ont fermé pour être délocalisées dans des pays où le coût de la main d’œuvre est très faible. La logique économique implacable veut que ceux qui ont perdu leur emploi du fait des délocalisations se retrouvent à acheter les vêtements fabriqués dans le lointain selon le cycle dévorant de la course aux bas prix. Mais quand c’est « pas cher », souvent c’est que quelqu’un paie à notre place. Céline Lecomte

Éric Guglielmi panse ses images. Les toiles suspendues, les voiles cachent pudiquement les façades, des morceaux de pipeline affleurent à la surface, des tuyaux sortent de fenêtres béantes… Nous avons bien là une société qui soigne ses blessures, se recharge, cherche son oxygène.
Face à ce moment crucial. Ce temps d’un basculement qui va changer notre vie. Nos vies. Que peut-on faire ? Que doit-on faire ? Quels lendemains nous réservent nos actions d’aujourd’hui ? Un face-à-face avec nous-mêmes. Nos consciences. Nos responsabilités. Du Bangladesh, le photographe nous livre les images inédites d’un monde sous perfusion. Photographies, vidéo et installation relatent une souffrance qui rivalise avec celle de catastrophes pourtant plus médiatisées. La chronologie déconcerte volontairement. Un jeu entre le latent / le potentiel, et le réalisé / le drame. Un temps perturbé dans sa linéarité pour mieux montrer que tout reste possible, qu’il est encore temps de ré/agir. Parce que l’« après » est toujours un « avant »… Extrait d’un texte de Florent Maubert.

Les photographies d’Éric Guglielmi donnent à voir un ailleurs palpable, alourdi par l’implacable présence d’une réalité oppressante. Le calme froid des paysages d’Europe centrale, l’exotisme de l’Afrique et de l’Asie, la ruralité industrielle des Ardennes ne viennent pas nourrir chez le regardeur une plaisante sensation de dépaysement. Ses photographies rendent accessible au spectateur ce léger décalage, cette vision de biais qui permet de voir différemment, de voir mieux. Sa connaissance approfondie des réalités sociales et politiques des territoires qu’il arpente lui permet de se tenir dans une posture ouverte, attentive et surtout vigilante face au réel. Pour Éric Guglielmi, la photographie veut témoigner des événements du monde, de ses incohérences. Extrait d’un texte de Zoé Haller.

Éric Guglielmi est représenté par la Galerie Maubert.

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