Hans van der Meer

Loin des foules de supporters bigarrées, des caméras de télévision et des transferts à coup de millions d’euros, c’est dans ces matchs de troisième ou quatrième division que le photographe a saisi, avec une tendre ironie, ce qu’il nomme « la passion des joueurs devenus pour ainsi dire insensibles  au monde extérieur ».

European fields
(the landscape of the lower league Football)

En 1995, Hans van der Meer a entrepris un travail photographique sur les équipes amateurs de football, captant le ballet des joueurs à l’entraînement ou lors de matchs locaux, les flottements du jeu, les terrains improbables, improvisés en bordure de champ, de rivière, de route, en lisière de forêt, dans le parc d’un château.. Hans van der Meer a collecté à travers l’Europe ces aires codées, rectangles d’herbe chétive, labourés par les pieds et les chutes où se joue chaque dimanche, hors des murs de la ville, la fierté de celle-ci, l’intégrité morale ses joueurs, le lien social qui les unit dans le but commun.

Loin des foules de supporters bigarrées, des caméras de télévision et des transferts à coup de millions d’euros, c’est dans ces matchs de troisième ou quatrième division que le photographe a saisi, avec une tendre ironie, ce qu’il nomme « la passion des joueurs devenus pour ainsi dire insensibles  au monde extérieur ».

Par son art de la juste distance, son objectif capte les héros en action dans de vastes décors de campagne ou de périphérie urbaine désolants de banalité, indifférents au drame qui se joue sans témoins, telle la nature radieuse et les paysans qui, dans le célèbre tableau de Breughel, ignorent le rêve et la fin tragique d’Icare.

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