Jérôme Thirriot

L’exposition “Chantier d’Images” couvre les 8 mois et demi de construction du cinéma multiplex Métropolis de Charleville-Mézières. L’édifice s’est élevé au cœur de la ville au milieu d’un terrain vague cerné de maisons d’habitation anciennes et d’édifices publics récents.

Chantier d’Images

 

L’exposition “Chantier d’Images” couvre les 8 mois et demi de construction du cinéma multiplex Métropolis de Charleville-Mézières. L’édifice s’est élevé au cœur de la ville au milieu d’un terrain vague cerné de maisons d’habitation anciennes et d’édifices publics récents. Partant du constat que l’homme est souvent absent de la photographie d’architecture, j’ai, au contraire, voulu privilégier sa présence et son action.

L’architecture et la décoration du cinéma étant inspirées du film de Fritz Lang “Métropolis”, tourné en 1926 à Berlin à l’époque du Bauhaus et de l’expressionnisme, le choix du noir et blanc s’est imposé. Les objectifs 35 mm et surtout 50 mm d’un appareil entièrement mécanique, le Leica M2, restituant une image proche de la vision humaine, le parti pris du sans flash permettent de saisir l’atmosphère expressionniste créée par les éclairages de chantier, avec ses ombres portées gigantesques et ses clairs-obscurs nimbés de poussières.
Ce retour aux sources de la photographie et la présence du maître d’ouvrage ont nourri une intimité entre le photographe et les hommes du chantier. L’idée d’une exposition s’est imposée d’elle-même au fur et à mesure que s’élevait l’édifice et que s’accomplissait le travail des hommes qui oublièrent l’objectif mais qui se posaient la question “suis-je photographié” ?. Une partie des photographies exposées a fait l’objet d’un très court métrage 35 mm, bande annonce de l’ouverture du multiplex Métropolis. Les ouvriers confirment, à la lecture du film, qu’ils en avaient frissonné et combien leur fierté était grande.
Ainsi, en alliant la passion du cinéma à celle de la photo, de maître d’ouvrage et initiateur du projet Métropolis, je me suis retrouvé être son photographe. C’est ainsi que naissent les images de l’architecture en mouvement et des hommes à l’œuvre.

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