JS Cartier

Ayant longtemps rejeté la brutale réalité new-yorkaise et n’y acceptant que ses improbables aspects bucoliques, Cartier décide de beau matin de voir les choses en face et de photographier ce qui, pour lui, représente alors menace et horreur. Chaos visuel, cacophonie, déséquilibres, affronts esthétiques.

Le chaos visuel de New-York

 

Né à Paris, J.S. Cartier émigre aux États-Unis dans les années cinquante. Il peint, vit à New York de petits boulots et commence à photographier vers 1970. Il se considère toujours comme peintre et auteur-photographe et il continue de mener de front ces deux activités.

A New York, Cartier a découvert des paysages agrestes au Bronx, à Brooklyn, au Queens et même à Manhattan, dans les limites de la municipalité. En Bourgogne, il s‘est passionné pour les emprises ferroviaires de Laroche-Migennes, après avoir passé des années à retrouver les tranchées, blockhaus écroulés et les survivants de la guerre de 1914-18, de la Suisse à la mer du Nord.

Aujourd’hui, il confronte l’Art Nouveau avec le Bruxelles du présent, puis enregistre les entrées et abords de la ville d’Auxerre. Certier aime photographier l’insolite, mais aussi ses enfants, les arbres, le visage des femmes, les villages oubliés, les mauvaises herbes, les usines moraves, et, avec un regard d’Américain, le Paris qu’il avait quitté en 1950…

Ayant longtemps rejeté la brutale réalité new-yorkaise et n’y acceptant que ses improbables aspects bucoliques, Cartier décide de beau matin de voir les choses en face et de photographier ce qui, pour lui, représente alors menace et horreur. Chaos visuel, cacophonie, déséquilibres, affronts esthétiques. Bousculés par des gens faisant sincèrement semblant de vivre tout en allant nulle part, le bon esprit cartésien, les sens de la mesure et de l’harmonie semblent ne pas devoir survivre à ces assauts.

Mais curieusement, le chaos est coopté par l’objectif et dans le tirage résultant de la prise de vue, sens et raison se dégagent comme par miracle de formes et de couleurs insoupçonnées au premier regard qui, comme les micro-organismes, recréent d’elles-mêmes de complexes compositions où apparaît un ordre fait de disparités.

Cartier travaille généralement à la chambre 4×5 pouces mais, pour ces études, il a utilisé le format 24x36mm avec, le plus souvent, un téléobjectif de 200mm grâce auquel un maximum d’information peut être concentré sur un même plan.

Share This
google-site-verification: google0efd31106259eb58.html