Manel Armengol – Toni Catany – Manel Esclusa – Marc Llimargas – Leopold Pomés – Humberto Rivas – Rafael Vargas

Conscients de la profusion d’images qu’allait produire le 150ème anniversaire de Gaudi, nous avons choisi, à travers un panorama de la création photographique contemporaine en Catalogne, de présenter par le regard de ces auteurs, une vision multiple de l’architecte.

Antoni GAUDI – Une vision polyédrique

“L’exposition est une production du COPEC (Consortium pour la Promotion de la Culture Catalane à l’Étranger), un organisme du Département de la Culture du Gouvernement Autonome de la Catalogne.”
Conscients de la profusion d’images qu’allait produire le 150ème anniversaire de Gaudi, nous avons choisi, à travers un panorama de la création photographique contemporaine en Catalogne, de présenter par le regard de ces auteurs, une vision multiple de l’architecte.
On situe le début de cette création photographique contemporaine, dans les années 60, avec l’œuvre de Leopold Pomés. Il est un des premiers à nous avoir présenté un Gaudi interprété, différent et intégré dans un temps de silence. Ces œuvres nous parlent du drame de cette période.
Bien que la vision de la “mostra” soit subjective dans son ensemble, Rafael Vargas nous conduit à travers une fausse objectivité, à une subjectivité plus cruelle, celle que l’œil ne voit pas.
Marc Llimargas est peut-être celui qui a consacré le plus de temps à Gaudi, c’est en quelque sorte notre spécialiste. Il a collaboré à de nombreuses publications dédiées à Gaudi. La sélection de ces images correspond à ce que l’on pourrait appeler une “déviance éditoriale”, c’est-à-dire d’images refusées par le formalisme éditorial.
Manel Armengol est un cas particulier. Après un travail de reporter de guerre dans les différents conflits du monde, il opère un changement radical et se confronte à Gaudi dans une approche sensible et impressionnante “Le jardin des guerriers” qui va devenir une référence.
Toni Catany utilise dans ses images la technique des émulsions Polaroïd transférées qu’il a déjà beaucoup expérimentée dans ses derniers travaux. Cette technique apporte à l’œuvre une subversion du réel et ici son emploi s’associe parfaitement à la poétique de Gaudi.
Manel Esclusa a approché à plusieurs reprises le “cosmos” de Gaudi dont les formes s’entrecroisent avec ses travaux précédents. Manel élabore avec ses images une sorte de mosaïque photographique. La série est immergée dans une atmosphère nocturne caractéristique de son œuvre.
Humberto Rivas est un auteur rigoureux dans sa démarche. Son œuvre oscille entre le portrait et le paysage architectural de la ville ou de la banlieue. De Gaudi, il a retenu le côté le plus rigoureux, comme si son approche était celle de l’architecte. Quand il détecte une figure architecturale aboutie, il la cadre et l’isole de son contexte, pour nous l’offrir comme un bouquet pétrifié.
Dans l’interprétation de l’œuvre de Gaudi par ces sept photographes, nous pouvons retrouver les éléments qui permettent d’identifier la production de l’architecte comme une œuvre architectonique des plus personnelle. Une œuvre dans laquelle se retrouve la fantaisie, la poésie, la fragilité, mais aussi la force et la rigueur… Bref, le génie est là.

David Balsells
Commissaire de l’exposition

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