Marc Wendelski s’est orienté vers la photographie dès la fin de ses études secondaires à l’Académie des Beaux-Arts de Verviers puis obtient un graduat en photographie de l’institut Saint-Luc à Liège. Depuis lors, il partage
son temps entre sa propre création, l’enseignement et un travail de diffusion et de prospection au service des autres photographes. Particulièrement impliqué dans la Biennale de l’Image Possible à Liège, il coordonne aussi depuis 2011 la Galerie satellite et réalise régulièrement des missions ou des commandes photographiques principalement dans les domaines de l’architecture
et du patrimoine. Dès 2005 son travail personnel a régulièrement été exposé en Belgique ou à l’étranger
(Festival Circulations, Paris – Biennale Photographie et Architecture de La Cambre, Bruxelles – Diffusion Festival, Cardiff – La Centrale for contemporary art, Bruxelles…) En 2008, son premier livre, « nage libre », est publié aux éditions Yellow now et une exposition lui est consacrée la même année au Musée de la Photographie à Charleroi. Sa série « DUST » est récompensée en 2011 par le prix Paule Pia et exposée au Fotomuseum à Anvers. De plus en plus impliqué dans une démarche documentaire et engagée, son projet « Beyond the forest » reçoit le prix des arts plastiques de la Ville de Liège en 2013 et fait l’objet d’une exposition au centre d’Art contemporain les Brasseurs puis à l’espace photographique Contretype
à Bruxelles. Plus récemment, il a réalisé les séries « Ici s’abîme L’horizon » et « Noir Eden », toutes deux présentées en 2024 au Musée en plein air du Sart-Tilman.
Marc Wendelski vit et travaille à Liège.
DUST
Sous nos pas le sol gronde et se fissure, et on ne sait plus si c’est une montagne ou un volcan qu’on gravit, si c’est de la neige ou de la cendre qui retombe et se pose sur nos paupières, ni si le sommet tiendra, malgré tout, ses promesses.
Fumée noire : encore un bip, une notif’, et mon regard quitte l’horizon. Des glaciers pleurent pour rejoindre une mer en colère, l’Europe remplace les étoiles par des barbelés, une espèce vient de s’éteindre, une de plus. Fumée blanche, soldes monstre, mensonges enivrants, coach personnel, plan social, milliardaires en orbite, épuisement total. Des nuées de solitudes poursuivent le printemps en avion, sourire forcé, compagnon virtuel, écran total. Je résiste et j’enregistre pour plus tard…
Une affiche publicitaire dissidente montre son dos bleu et se marie au ciel d’été. Souvenirs d’une éclipse, éclats de civilisation, je m’accroche aux derniers rayons, à la lumière à travers la suie, à tout ce qui nous a précédé et à tout ce qui nous suivra. Aux cimes et aux floraisons, aux torrents et aux brumes, aux envols
et aux respirations. Je vois dans l’ombre, des enfants grimpeurs matraquant leurs espoirs au travers d’un gueulophone fracassé, jouant leur futur dans la boue des saccages, balbutiant les nouveaux mythes dans des langues amoureuses. J’ai bon espoir et j’enregistre pour maintenant.
Dust, c’est l’ambivalence de notre époque, les contradictions dans lesquelles on patauge et la nécessité d’imaginer, malgré tout, au cœur même de nos incertitudes.