Nicolas Giraud

A partir d’une vingtaine d’images fixes assemblées selon des combinatoires multiples, Nicolas Giraud crée une fiction à la temporalité purement artificielle, rythmée par des fondus- enchaînés qui donnent l’illusion du mouvement, confèrent au récit sa respiration irrégulière, et à l’image son aspect fragile et comme dérobé.

Penthouse

Urbi & Orbi – Vitrines de la rue de l’Horloge – Sedan

 

Entre rapport de détective et fable lumineuse, Penthouse nous conduit au degré zéro de la narration. La vidéo de Nicolas Giraud est un unique plan-séquence qui met en jeu, de manière apparemment paradoxale, une image minimale offerte en pâture à notre voyeurisme. A partir des déplacements et des variations de lumières derrière les fenêtres d’un appartement, nous voici, en situation d’espionnage, réduits à des supputations sur ce qui s’y passe. Cette narration équivoque, génératrice de frustration, redouble notre désir de voir et de savoir : celui-même qui anime le héros hitchcockien de Fenêtre sur cour.

A partir d’une vingtaine d’images fixes assemblées selon des combinatoires multiples, Nicolas Giraud crée une fiction à la temporalité purement artificielle, rythmée par des fondus- enchaînés qui donnent l’illusion du mouvement, confèrent au récit sa respiration irrégulière, et à l’image son aspect fragile et comme dérobé. Intermédiaire entre image fixe et mobile, Penthouse, qui désigne un lieu d’habitation en même temps qu’il est le titre d’un magazine pornographique, a le pouvoir de fascination d’un objet de désir, incertain, sans cesse dérobé mais toujours présent.

Jean-Christian Fleury

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