Esthétique sans prétention « plasticienne », artisanale et lente, formidablement perméable à l’humain comme à la poésie du détail, son approche photographique se complète souvent de textes, de documents…
Olivier Cornil, professeur à l’ESA Saint-Luc Liège, travaille un peu partout en Belgique et parfois ailleurs, ce qui a été régulièrement le cas lors des tournées du groupe Girls in Hawaii dont il fut longtemps « membre visuel » à part entière.
Diplômé de l’ESA « Le Septante-cinq » à Bruxelles, il a exposé et publié, depuis lors, maints travaux mêlant souvent photographies et notes, à mi-chemin entre l’autobiographie pudique et une approche généreuse et sensible du documentaire. S’il a pas mal voyagé du temps où
il était membre des Girls in Hawaii, c’est surtout par des missions ou des expositions en Belgique que son travail s’est fait reconnaître : biennale du Condroz en 2013, Mons 2015, Fluide biennale d’art contemporain à Thuin en 2015 et commande d’architecture pour la CFWB dans la même région, « Propositions d’artistes » chez Contretype, à Bruxelles, en 2012.
Il a publié de nombreux livres d’artiste et une monographie, Homeland / Vladivostok, chez Yellow Now, en 2013.
Son dernier livre, Dans mon jardin les fleurs dansent, est paru aux éditions du Caïd en 2019 à l’occasion de son exposition au Musée de la Photographie de Charleroi.
LE SILENCE SOURD
Qu’il est grand, fort et multiple ce silence qui sourd de mes racines. Insupportable, à force.
Les comportements inadéquats.
Les pen sées héritées, adoptées sans être révisées. Les vieilles mafias. Le tout chevillé à mes gènes. L’omerta.
Dont je tente de me dépêtrer.
Ce sont les secrets qu’on ferait mieux de ne pas garder.
Les tas de poussière sous les tapis.
Le deuil impossible et les autres subis. Les tristesses qui s’incrustent au fil des ans, qui sans attention pourraient devenir dépressions.
Comment continuer à construire, espérer, parier ?
Aujourd’hui, ici ?
Manger les gestes, bouffer les rires, admirer la jeunesse.
Les miens.
Et la beauté, alentour.