Philippe Barcinski, Dainara Toffoli, Bruno Beltrão

Les séquences dansées par Hermanson en état de tension explosive, reclus dans la quasi obscurité d’une chambre mentale, alternent avec le puzzle mouvant de vues urbaines éclatées.

Divagations dans une chambre d’hôtel

Urbi & Orbi – 2008 – Vitrines de la rue de l’Horloge et MJC Calonne – Sedan

 

Réalisée à partir d’une chorégraphie du Brésilien Bruno Beltrão, Moi et mon chorégraphe au 63, cette vidéo de Philippe Barcinski et Dainara Toffoli suit les divagations – en fait, l’itinéraire intérieur – d’un jeune homme en proie à la solitude, au deuil de sa mère, à l’impossibilité de communiquer son angoisse. Le chorégraphe nourri du hip-hop qu’il dissèque et réécrit avec le vocabulaire de la danse contemporaine, fait défiler dans un solo exécuté par Eduardo Hermanson, les manifestations, les étapes de la souffrance psychique sans jamais recourir à l’analogie expressionniste. Les séquences dansées par Hermanson en état de tension explosive, reclus dans la quasi obscurité d’une chambre mentale, alternent avec le puzzle mouvant de vues urbaines éclatées. Ainsi se trouvent mis en relation la perte du contrôle et la déconstruction du moi, sa division et finalement sa reconstruction, avec la dislocation du paysage urbain, la perte de ses repères et sa déréalisation. Les profondeurs de l’être et son environnement sont tour à tour reflets, échos l’un de l’autre.

Jean-Christian Fleury

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