Philippe Herbert

Le point de départ du rhizome se situe dans le bassin sidérurgique de Seraing (près de Liège) où j’ai passé la plus grande partie de mon enfance et de mon adolescence. Je photographie autant le présent de ces lieux que mes itinéraires familiers durant la fin des années soixante et le début des années soixante-dix, et ma famille témoin de la prospérité de la période industrielle de cette cité, jadis une véritable ville.

Rhizome

 

Depuis six années, tout mon travail tend vers une quête
d’identité. Ma démarche est appelée rhizome comme ces
tiges souterraines qui s’allongent en poussant des
rameaux ou des feuilles à l’une de ses extrémités tandis qu’une
partie se détruit. La pomme de terre est l’exemple type du
rhizome.
Le rhizome pousse de façon imprécise, vague, floue, sans réelles
structures, ni buts apparents ; c’est une façon de cheminer.
Atterrage : comme le myope promène son regard trouble sur les choses,
comme le papillon voltige bas dans les airs, comme le rhizome s’étend
tout juste sous la surface de la terre (mon journal du 12/01/97 – 01:20).

Cheminement ou errance ?
Le rhizome est constitué de l’ensemble de mes négatifs et de mes
écrits, eux-mêmes fragments. Je propose des fragments de fragments.
«Ce n’est pas parce que c’est flou que c’est beau, ce n’est pas parce c’est net que c’est laid». Hubert Grooteclaes

Je désire n’entrer pas trop dans un système d’image ou d’écriture.
Je décide en fonction de ce qu’il y a là en face de moi et a l’intérieur.
Je suis myope et j’aime regarder à deux fois, j’aime la redondance la répétition dans mon écriture.
Incertain, trouble ; encore une fois : vague.
Mes rapports avec la netteté sont ambigus.

Mes racines
«Je me persuadais que là se trouvaient mes racines, mon foyer, mon terroir, toutes ces choses qui me manquaient». Patrick Modiano in Livret de Famille, Gallimard, p 34.

Le point de départ du rhizome se situe dans le bassin sidérurgique de Seraing (près de Liège) où j’ai passé la plus grande partie de mon enfance et de mon adolescence. Je photographie autant le présent de ces lieux que mes itinéraires familiers durant la fin des années soixante et le début des années soixante-dix, et ma famille témoin de la prospérité de la période industrielle de cette cité, jadis une véritable ville.

Aujourd’hui, je regarde : qu’est-ce que tout cela est devenu ?

Philippe Herbert

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