Tobias Bernstrup

Entre critique de la ville contemporaine inhumaine et fascination pour une esthétique architecturale grandiloquente et glacée, Tobias Bernstrup maintient le doute sur sa position. Son attitude, proche de celle des artistes du Pop Art, consiste avant tout à s’emparer du fonctionnement et de l’univers des jeux vidéo, tels qu’ils sont proposés sur le marché (il crée ses architectures à partir de la fonction edit de certains jeux), pour les faire entrer au musée, projetées en grand format.

Alexander Platz

Qu’il réalise des clips en images de synthèse ou qu’il explore le monde des jeux vidéo, Tobias Bernstrup entraîne le spectateur dans un univers urbain tantôt tiré de la réalité, tantôt totalement imaginaire, mais toujours baigné d’une atmosphère nocturne et angoissante qu’accentue une musique créée par l’auteur lui-même. Le spectateur, devenu acteur par le jeu de l’interaction, évolue dans des architectures de science fiction, vertigineuses et désertes, où règne un calme inquiétant, hanté de menaces vagues. Il se sent contraint d’avancer, solitaire entre des murs-miroirs qui le renvoient à lui-même, sans but, dans un monde sans issue, si ce n’est celui de la mort programmée du Game over.

Entre critique de la ville contemporaine inhumaine et fascination pour une esthétique architecturale grandiloquente et glacée, Tobias Bernstrup maintient le doute sur sa position. Son attitude, proche de celle des artistes du Pop Art, consiste avant tout à s’emparer du fonctionnement et de l’univers des jeux vidéo, tels qu’ils sont proposés sur le marché (il crée ses architectures à partir de la fonction edit de certains jeux), pour les faire entrer au musée, projetées en grand format.

Il reste à chacun à faire l’expérience virtuelle de cette ville utopique, de ce qu’il nomme cet « espace où se cristallisent la blessure, le manque, la mort, la réalité déchirée et inachevée du sujet ».

 

J.-C. F.

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