Willème – Collection Philippoteaux

Le 3 août 1875, le maire de Sedan et vice-président de l’Assemblée Nationale, Auguste Philippoteaux, adressait de Paris un télégramme qui sera affiché dans toute la ville. annonçant avec joie le déclassement de la place-forte. Depuis le 30 mars 1871, le Conseil Municipal réclamait ce déclassement. La bataille et la capitulation du 1er septembre 1870 y étaient pour beaucoup. Les centaines de canons prussiens, qui tiraient sur Sedan depuis les collines de la Marfée, avaient mis en évidence l’obsolescence de fortifications qui dataient du XVIe.

Sedan ville nouvelle

Photographies de Sedan réalisées par Willème entre 1870 et 1890 et rassemblées dans trois albums sous le nom de « collection Philippoteaux ».

 

Le 3 août 1875, le maire de Sedan et vice-président de l’Assemblée Nationale, Auguste Philippoteaux, adressait de Paris un télégramme qui sera affiché dans toute la ville. annonçant avec joie le déclassement de la place-forte. Depuis le 30 mars 1871, le Conseil Municipal réclamait ce déclassement. La bataille et la capitulation du 1er septembre 1870 y étaient pour beaucoup. Les centaines de canons prussiens, qui tiraient sur Sedan depuis les collines de la Marfée, avaient mis en évidence l’obsolescence de fortifications qui dataient du XVIe.

Depuis le XVe siècle, à chaque progrès en portée et en puissance de l’artillerie, il y avait une augmentation des forts et des fossés. Aussi les ouvrages militaires couvraient 110 hectares, alors que la ville n’en couvrait que 45. Les Sedanais, dans ce chaudron où cohabitaient la draperie, l’armée, catholiques et protestants, étouffaient. Les démolitions durèrent de 1877 à 1881, effectuées par les entreprises civiles et le génie militaire. Les tirs de mine, où l’on expérimenta des explosifs, retentissaient sinistrement dans les rues.

Dès le 27 avril 1877, le Conseil Municipal adopta un plan d’agrandissement. Le maire rappela à Sedan un ingénieur dont il connaissait les compétences, Edouard Depaquit, qui dessina avec une équipe les quartiers de l’avenue Philippoteaux, du boulevard Fabert, de la place d’Alsace, du bas du Fond de Givonne, de la rue de Paris, des «hauteurs» de la ville. Il se fit aussi architecte en créant le Collège Turenne, la poste, le musée, le quartier de la gare.

Les patrons et les cadres de la draperie délaissèrent leurs vieilles fabriques à étages et leurs beaux hôtels des quartiers sombres pour en construire de nouveaux dans les avenues modernes et dans la plaine de Torcy. Ce fut le Sedan de la Troisième République, qui échappa heureusement aux destructions de 1940 dont seuls de vieux quartiers furent victimes, permettant ainsi à Sedan de connaître l’architecture du XXe siècle lors de la reconstruction.

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