ALESSANDRO PARENTE

Des milliers de personnes sont coincées à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Certains essayent de passer quand même ; d’autres, résignés, vivent une vie de migrant depuis des années.

TIJUANA – RESISTANCE AGAINST THE WALL

Pour « Tijuana – Resistance against the wall », Alessandro Parente s’intéresse au sort de milliers de personnes coincées à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Ils risqueraient leur vie s’ils retournaient dans leur ville d’origine, Mexico, car ils y sont menacés par les cartels de la drogue. Ils ne peuvent pas non plus traverser aux états-Unis. Ils restent donc à Tijuana, au plus près de la frontière. Certains essayent de passer quand même ; d’autres, résignés, vivent une vie de migrant depuis des années. C’est cette vie au jour le jour, comme suspendue dans le temps, que Alessandro capte au plus près d’eux.
Des portraits au collodion humide viennent compléter sa démarche. Ce processus implique un temps d’exposition long. Chaque personne photographiée (migrants, déportés et volontaires, tous vivants à la frontière, à Tijuana) doit tenir la pose durant environ 20 secondes. Le photographe leur demande lors de ce moment, de penser à leur passé et au futur dont ils rêvent.

Alessandro Parente est né à Tagliacozzo (Italie). Il est membre du collectif Buena Vista Photo. Il vit entre l’Italie et l’Amérique latine où il a développé de nombreux projets après avoir étudié à Buenos Aires à l’école Aldo Bressi. Son travail sur les peuples indigènes en Équateur fait partie des collections permanentes du musée national ethnographique de Quito. Son projet « 13 Baktun » s’est tenu entre le Mexique, le Guatemala et Belize où il a documenté la panique d’une partie de la population qui voyait la fin du monde arriver pour le 21 décembre 2012 suite à l’interprétation du calendrier Maya. Ses reportages anthropologiques sont régulièrement publiés (Vice, Volkskrant, El Clarin, El Mundo) comme celui sur la guerilla de Michoacan (2013) ou encore celui sur le mouvement Zapatiste des Chiapas.
Depuis 2012, il s’est réapproprié la technique photographique ancienne du collodion humide sur verre (ambrotype). Il s’agit d’un procédé direct de prise de vue par l’ajout d’agents chimiques (collodion et nitrate d’argent) sur une plaque de verre. Grâce à ce procédé, il réalise des portraits surannés des personnes croisées sur son chemin. Notamment, lors de son projet « Gonzalo Guerrero el Grillo » qui consiste à documenter des actions de résistance au Mexique. Il sillonne alors le pays à bord d’un autobus transformé en studio.

 

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