YVONNE VENEGAS, SONIA MADRIGAL, ALEJANDRO CARTAGENA, PABLO LÓPEZ LUZ Commissariat : Alessandro Parente

Une vision polyforme de la ville mexicaine aujourd’hui.

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  • Lieu d’exposition : Rue au Beurre
  • Date : Du 8 juin au 1er septembre 2019

DÉMESURE – Regards sur La ville mexicaine

Pour ce projet d’exposition, le photographe italien Alessandro Parente a convoqué quatre de ses pairs mexicains pour construire une vision polyforme de la ville mexicaine aujourd’hui.
Des montagnes d’habitations, des gens écrasés par l’étroitesse des espaces, les villes croissent toujours plus faisant des petites localités des déserts. Le travail de Pablo Lopez Luz rend ce phénomène visible à l’œil nu. Les mégalopoles sont fabriquées de toutes pièces au Mexique, impulsées par des gouvernements successifs tous guidés par une même politique de la ville. C’est ce qu’Alejandro Cartagena explique à travers sa série Suburbia Mexicana réalisée dans la ville de Monterrey, au Nord du Mexique. Huit villes satellites sont nées depuis 2001. En peu de temps, il s’y ait construit près de 800 000 nouvelles habitations. Cet accroissement incontrôlé est à l’origine d’énormes problématiques environnementales, sociales et économiques. Au lieu de faire partie de la ville, les habitants de ces régions doivent parcourir de nombreux kilomètres avant d’arriver dans les zones réellement urbanisées. Ce sont des lieux desquels le gouvernement se lave les mains et où la criminalité croit sans contrôle.
La muerte sale por el Oriente, de Sonia Madrigal est un projet qui pointe du doigt les féminicides. Au Mexique, chaque jour, sept femmes meurent à cause de violences extrêmes. Une majorité de ces crimes est perpétré dans les régions de Ecatepec, Chimalhuacán et Nezahualcóyotl, municipalité dont est orginaire la photographe. Cette série est réalisée à partir d’installations imaginées par Sonia Madrigal dans l’objectif d’attirer l’attention de la population sur cette cause. Une des cause de la violence et de la pauvreté dans le pays est la disparition de remparts sociaux causée par un système neo-libéral qui permet aux riches d’accroître sans cesse leurs richesses tandis que les classes moyennes et pauvres sont la main d’œuvre bon marché dédiée à la concrétisation des investissements voulus par les millionnaires des classes aisées.
Avec sa série María Elvira de Hank, Yvonne Venegas signe un reportage incisif sur la vie de l’épouse du millionaire excentrique Jorge Hank Rohn, ancien maire de Tijuana. Elle est une des rares photographes mexicaines à donner une vision de la haute société mexicaine, dont d’ailleurs en Europe, nous ne soupçonnons souvent même pas l’existence. Elle a négocié avec le millionnaire un accès aux différents moments rythmant la vie de cette famille et ce, sur plus de quatre années.

Alessandro Parente est né à Tagliacozzo (Italie). Il est membre du collectif Buena Vista Photo. Il vit entre l’Italie et l’Amérique latine où il a développé de nombreux projets après avoir étudié à Buenos Aires à l’école Aldo Bressi. Son travail sur les peuples indigènes en Équateur fait partie des collections permanentes du musée national ethnographique de Quito. Depuis 2012, il s’est réapproprié la technique photographique ancienne du collodion humide sur verre (ambrotype). Son travail sur la migration à Tijuana a été exposé à Urbi & Orbi en 2015. En 2018, il autoédite son livre Gonzalo Guerrero el Grillo qui relate quatre ans sur les routes du Mexique à la recherche d’actions de résistance citoyenne.
www.alessandroparente.photoshelter.com
www.buenavistaphoto.it

Alejandro Cartagena vit et travaille à Monterrey, au Mexique. Son approche du paysage et du portrait est un moyen d’explorer des problématiques sociales, ur-baines et environnementales. Son travail a été montré en France et à l’international dans plus de cinquante expositions solos et collectives. Notamment, à la Fonda-tion Cartier pour l’art contemporain (Paris) et au Centre de Cultura Contemporània de Barcelona (CCCB). Aussi, son travail fait partie des collections de plusieurs mu-sées comme le MOMA de San Francisco, le Museum of Contemporary Photography (Chicago), le Portland Museum of Art… Pour n’en citer que quelques uns. Il a également reçu de nombreux prix incluant le Street Pho-tography Award (Londres), le Lente Latino Award (Chili), ou le Premio IILA-FotoGrafia Award (Rome). Il a fait par-tie des International Discoveries lors du FotoFest Festival 2009 pour son projet Suburbia Mexicana. Les magazines FOAM et PDN l’ont également consacré « talent émer-gent ». Il œuvre aussi comme auto-éditeur et co-éditeur et a huit ouvrages à son actif. Notamment, son projet Carpoolers a été publié en 2014 avec le soutien du prix FONCA, et Suburbia Mexicana, l’a été avec le concours de Daylight/ Photolucida en 2010.
www.alejandrocartagena.com

Sonia Madrigal vit et travaille à Nezahualcóyotl (Mexique). Son œuvre tourne autour de thématiques socioculturelles ancrées principalement dans la zone Ouest de la ville de Mexico. En 2018 elle participe à la XVIIIe biennale de photographie de Mexico organisée par le Centro de la Imagen de Mexico. Son travail a aus-si été montré au Brésil, en Italie, en Argentine, au Pérou, au Chili et aux Etats-Unis et a été notamment été publié dans le journal britannique The Guardian.
www.soniamadrigal.com

Pablo López Luz vit et travaille à Mexico. Il a pris part à de nombreuses expositions au Mexique et à l’interna-tional. Son projet Ciudades y memoria a par exemple été exposé au Centro Fotográfico Álvarez Bravo en 2012 et Urbes Mutantes à l’International Center of Pho-tography à New York en 2014. Il a aussi participé aux expositions collectives Civilization – The Way we Live Now au National Museum of Contemporary Art à Seoul, et América Latina 1960-2013 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris. Il est l’auteur de cinq mono-graphies et son travail fait parties des collections de plu-sieurs musées et fondations dont la Galerie Nationale du Canada, le MOMA de San Francisco, le Musée d’Art Moderne de Mexico ou encore la fondation Hermès. Quelques uns des plus importants prix qu’il ait reçu sont : le prix 2018-2019 de la fondation MAST (Bologna, Italie), le prix Syngenta, ou encore le prix Alt+1000 (Rossiniere, Suisse). www.pablolopezluz.com

Yvonne Venegas vit et travaille à Mexico. Elle est diplômée de l’International Center of Photography de New York et de l’université de Californie (San Diego). Son travail a fait l’objet d’expositions solos et collectives au Etats-Unis, au Mexique, au Brésil, en Espagne, en France, au Canada, au Japon, en Pologne et en Russie et fait partie de nombreuses collections de musées et de par-ticuliers (dont le MOMA de San Francisco). En 2010, elle reçoit le prix Magnum Expression de la célèbre agence. Son travail a aussi été récompensé lors de la Xe biennale de photographie du Centro de la Imagen de Conaculta. Elle est récipiendaire de la bourse Guggenheim 2016 qui lui permet de réaliser le projet San Pedro Garza García, publié en 2018 aux éditions RM. Ses projets María Elvia de Hank, Inédito et Gestus font également l’objet de monographies chez le même éditeur.
www.yvonnevenegas.com

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